« Consolez, consolez mon peuple » ! La consolation, je l’ai demandée, car je ne voyais pas quoi commenter. Que la Parole me touche, oui, d’autant plus que la paroisse me demande d’accompagner des catéchumènes. C’est peut-être plus eux en fait qui m’accompagnent. Ils vont vers leur baptême et ce jour nous contemplons le baptême de Jésus. Celui reçu du baptiste au milieu de la foule, et l’autre, quand il traversera sa Passion, le baptême dans l’Esprit. « Je dois recevoir un baptême, et quelle n’est pas mon angoisse jusqu’à ce qu’il soit consommé », dira-t-il. Ce baptême livrera du sang et de l’eau, le cœur de Dieu, la soif du Père. Il invitera l’Esprit à la danse, pour poursuivre en nous, alors baptisés, l’œuvre du Père. Notre baptême entraîne à croire en Celui qu’Il a envoyé. Croire : l’accueillir, lui parler, le connaître, le suivre, choisir de le laisser agir en nous … Jean dispose les cœurs à une conversion, qui donnera au Fils bien-aimé de venir nous faire connaître son Père et notre Père. Voir naître Dieu dans une mangeoire, est-ce cela qui pousse à demander le baptême ? Le voir condamner affreusement comme un bandit de grand chemin et mourir sur une croix, est-ce cela qui fait demander le baptême ?
Vendredi soir un jeune prêtre du diocèse est venu auprès de lycéens témoigner d’une année de césure vécue à Marseille nord dans une cité, maghrébine à 99,5 %, à la maison Bernadette. Une cité-barricade où la drogue et la violence sont reines. Y entrer et durer, c’est un défi. Plein de jeunes errent, ni du bled ni Français consentis. Pour eux un chrétien valable serait un âpre prosélyte. Mais jamais ce Catho ferment de l’Occident athée détestable et décadent. Un Jésus qui serait Dieu et un Dieu crucifié, c’est inconcevable… Sauf à cheminer un jour jusqu’au Dieu d’amour, au Christ ressuscité, qui vient semer et germer en un micro coin de terre – mais où ? – pour accueillir le grain, le bon grain.
En quel Dieu croyons-nous ?
Olivier de Framond, compagnon jésus
Is 40, 1-5.9-11 ; Ps 103 (104), 1c-3a, 3bc-4, 24-25, 27-28, 29-30 ; Tt 2, 11-14 ; 3, 4-7 ; Lc 3, 15-16.21-22