Un jour je rencontrerai la Vie en moi, la joie qui se cache dans ma vie, quoique les jours troublent mon sentier de leur inutile poussière.
Je l’ai reconnue par éclairs, et son souffle incertain, en venant jusqu’à moi, a parfumé un instant mes pensées.
Un jour, je la rencontrerai en dehors de moi, la joie qui habite derrière l’écran de lumière – je serai dans la submergeante solitude, où toutes choses sont vues comme par leur créateur.
Rabindranath Tagore, 1963.
L’offrande lyrique (tr.André Gide) suivi de La corbeille de fruits (tr. Hélène du Pasquier).
Gallimard, Paris, p.107 (n° 21)