Auparavant, j'étais très allergique à l'expression "Par amour de Dieu" accompagnant un acte de charité que quelqu'un faisait à son prochain, qu'il le dise ou non à la
personne qui recevait l'acte. Je la trouvais humiliante ou hypocrite, car, d'après moi, si ce n'était pas par amour pour quelqu'un qu'on lui faisait un acte de charité, c'était donc par pitié ou bien c'était
dans son propre intérêt, celui de "gagner le ciel", et le comble, en utilisant l'autre comme moyen! Mais peu à peu, je réalise que si j'attends d'avoir éprouvé vraiment de l'amour envers
quelqu'un pour lui faire du bien, je risque de le faire rarement. Et s'il m'arrive de le faire, ce n'est jamais gratuit, mais c'est parque j'ai déjà reçu tant d'amour de cette personne que je lui
en donne en retour, ou bien parce que j'espère, sciemment ou inconsciemment, qu'elle me rende la pareille. En fait, la première attitude n'est pas blâmable, car c'est de la gratitude; mais la
seconde attitude, elle, en plus d'être sournoise, est manipulatrice.
Ainsi, je comprends pourquoi le premier et le plus grand commandement doit être d'abord d'"aimer Dieu de tout
son cœur, de toute son âme et de tout son esprit", c'est seulement alors qu'on peut "aimer son prochain" comme il faut. Dans l'Ancien Testament, le commandement d'aimer son prochain
était de l'aimer comme soi-même; c'est-à-dire que, pour aimer son prochain, on le traite de la même manière qu'on se traite. Or, on ne se veut jamais de mal, on cherche toujours à se faire du
bien. Donc, on ne veut non plus jamais de mal à son prochain et on cherche aussi toujours à lui faire du bien. Cependant, on a ses limites, on n'est pas entièrement libre et, par conséquent, même
si on le veut, on ne sait pas s'aimer correctement, alors comment peut-on aimer correctement son prochain?
Jésus Christ est donc venu parfaire le commandement d'aimer son prochain de l'Ancien Testament.
Après avoir témoigné comment Il vivait l'amour, Jésus dit à ses disciples: "Je vous donne un commandement nouveau: 'Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés'" (Jn 13, 34). Désormais,
la norme d'aimer son prochain n'est plus "comme soi-même", mais "comme Jésus nous a aimés". Or, Jésus nous a aimés en renonçant à son statut divin pour venir nous rejoindre dans notre condition
humaine. De ce fait, Il a pu nous parler du Père
et de Son amour pour nous, Il a pris et pardonné tous nos péchés et, finalement, Il a donné Sa vie pour nous sauver, "il
n'y a pas de plus grand amour" que cet acte, comme Il l'a affirmé (Jn 15, 13). Après l'avoir connu profondément, comment
ne pas vouloir aimer un tel Dieu "de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit"? Par la suite, avec l'aide de Dieu, on peut aimer son prochain du même amour qu'Il nous aime,
c'est-à-dire d'un amour sans réserve, jusqu'à donner sa vie. Maintenant, pour moi, un acte de charité ne peut être authentique que s'il est motivé "par l'amour de Dieu"!
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