Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Mt 18, 15-20 Ce qui compte en chacune de nos vies, renouer avec l’écoute…

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 5 Septembre 2020, 19:34pm

Catégories : #2013 Evangile piste de réflexion

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 18,15-20.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.
S’il ne t’écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins.
S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain.
Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.
Et pareillement, amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux.
En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. »

« Si ton frère a commis un péché ». Jésus propose une approche par étapes. Il respecte, pour cela, les deux dimensions qui sont constitutives de toute communication. Il y a ce dont on parle, ce, dont nous faisons référence et il y a aussi toute la dimension d’échange entre les personnes, tout ce qui les relie entre elles, tout ce qui fonde l’échange, autrement dit, ce, à partir de quoi nous parlons. Ces deux dimensions sont toujours présentes en tout échange. Ainsi, je dis quelque chose à quelqu’un mais selon les situations, ce que je dis comptera plus ou moins que la manière que j’aurais de le dire à l’autre. Dans ce passage d’évangile, Jésus présente la manière graduée qu’il nous recommande pour aider un frère à retrouver le chemin de la vie. Nous voyons que la dimension qui relie les personnes entre elles, prend une part de plus en plus significative. Ce qui compte vraiment, ce qui est en jeu au plus profond, est bien le fait d’être ensemble. Au début, l’affaire est traitée, seul à seul, avec précision, puisqu’il s’agit de montrer la faute. Puis il s’agira seulement de régler l’affaire avec deux ou trois témoins, la détermination concrète baisse, la dimension de l’être ensemble prend de l’ampleur. A la fin, il s’agira d’informer la communauté ecclésiale non de l’affaire en elle-même, mais du refus d’écouter les trois frères de celui qui s’achemine ainsi vers l’exclusion de la communauté. Ceci nous indique ce qui est le plus précieux pour le Christ : l’écoute véritable qui constitue le corps ecclésial.

 

« S’il refuse d’écouter l’Eglise ». En effet, l’enjeu, à chaque étape de la démarche, se manifeste bien comme celui de l’écoute dans un dispositif le mettant toujours davantage en évidence comme essentiel à l’être des croyants. Ecouter ne peut se faire, à vrai dire, en dehors de ce qui s’est instauré lors de la reconnaissance entre Simon devenant Pierre et Jésus reconnu comme Christ. L’Eglise est donc essentiellement une attitude, celle de l’Ecoute, l’Ecoute de son Seigneur. C’est pour cela que nous écoutons toujours d’abord la Parole de Dieu dans nos célébrations ou cérémonies. L’Eglise renaît à elle-même dans l’écoute. Les Conciles sont toujours l’occasion d’une écoute renouvelée de la Parole de Dieu. Le Père dans la Nuée, lors de la Transfiguration, l’a dit à Pierre, Jacques et Jean : « Ecoutez-le ! En lui, j’ai mis tout mon amour ».

 

« Encore une fois, je vous le dis ». Aussi il est bon de mesurer que l’écoute ne peut valablement germer en nous, en ces jours qui sont les nôtres, que de nous réunir pauvrement à plusieurs, de nous efforcer de nous entendre, pour demander. Jésus nous rappelle sa présence dans cette attitude : « quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux ». Découvrons qu’en chacune de nos vies, notre parole naît de la relation, de la considération de la relation qui préexiste à notre propre prise de parole. Lorsque nous parlons vraiment, nous ne faisons que répondre à notre appel. Ainsi se constitue l’humanité rassemblée qu’espère Notre Dieu. Jésus est celui qui révèle, fait germer en l’homme sa capacité d’écoute, d’écoute de la Parole de Dieu, cette parole qui parle, en chacun, depuis l’origine.

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite

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