Jésus-Christ est la miséricorde divine en personne : rencontrer le Christ signifie rencontrer la miséricorde de Dieu. Le mandat du Christ est devenu le nôtre à travers l'onction sacerdotale ; nous sommes appelés à proclamer, pas seulement par des paroles mais par notre vie, et avec les signes efficaces des sacrements, "l'année de miséricorde du Seigneur".
La miséricorde de Dieu n'est pas une grâce à bon marché, elle ne suppose pas la banalisation du mal. Christ porte dans son corps et dans son âme tout le poids du mal, toute sa force destructrice. Il brûle et transforme le mal dans la souffrance, dans le feu de son amour souffrant. Le jour de la vengeance et l'année de la miséricorde coïncident dans le mystère pascal, dans le Christ mort et ressuscité. Telle est la vengeance de Dieu : lui-même, dans la personne du Fils, souffre pour nous. Plus nous sommes touchés par la miséricorde du Seigneur, plus nous entrons en solidarité avec sa souffrance et devenons prêts à accomplir dans notre chair "ce qui manque aux épreuves du Christ" (col 1, 24).
Benoit XVI, Basilique Saint-Pierre, homélie de la veille du Conclave, 18 avril 2005.