Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Lc 17, 11-19 28e dimanche du temps ordinaire

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 12 Octobre 2019, 18:54pm

Catégories : #2012 Evangile pistes de réflexion

Traverser des enveloppes…
Luc 17, 11-19 Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s'arrêtèrent à distance et lui crièrent : « Jésus, maître, prends pitié de nous. » En les  voyant, Jésus leur dit : « Allez- vous montrer aux prêtres. » En cours de route, ils furent purifiés. L'un d'eux, voyant qu'il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c'était un Samaritain. Alors Jésus demanda : « Est-ce que tous les dix n'ont pas été purifiés ? Et les neuf autres, où sont-ils ? On ne les a pas vus revenir pour rendre gloire à Dieu ; il n'y a que cet étranger ! » Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t'a sauvé. »
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Qui sommes-nous ? Comment avançons-nous dans la vie ? Toutes les rencontres de Jésus avec ses contemporains sont précieuses pour nous aider à saisir notre propre humanité, trouver la façon de nous ouvrir au chemin de la vraie vie… Ici des hommes que nous découvrirons d’ethnies mixtes (juifs et samaritains) vivent plus ou moins en commun, ils sont dix lépreux, parce qu’ils sont mis à l’écart des autres, le respect dont ils font preuve à l’approche de Jésus atteste cette mise à l’écart, ils s’arrêtent à distance.
Une nouvelle donne, en cours de chemin vers les prêtres, capables de reconnaître leur pureté et par là signer leur réintégration sociale, la guérison survient. Dès lors le groupe éclate, certains poursuivent leur marche, un revient, pourquoi revient-il ? Il nous est dit qu’il est samaritain, il ne peut donc aller à Jérusalem, il creuse donc la signification personnelle de sa guérison et vient remercier Dieu en Jésus « en lui rendant grâce »… C’est l’occasion d’une nouvelle rencontre entre Jésus et cet homme, cet homme qui reçoit une nouvelle parole de bénédiction : « Relève-toi et va : ta foi t'a sauvé. » Parole qui poursuit le chemin de guérison, de salut, Jésus lui propose de se relever, de vivre en enfant de la Résurrection… de vivre sa vie totalement autrement, plus sous l’emprise de son ancienne identité… mais de la seule liberté des enfants de Dieu, sous la mouvance de la seule foi.
Dans cette perspective, chacun de nous peut considérer sa vie, comme emprise dans diverses enveloppes qui en la protégeant, l’assurant, l’enferment aussi. Ainsi la judéité dans ce contexte, la guérison signe la réintégration, signe légitime de salut pour les neuf… mais celui qui n’est pas juif, peut aller plus loin… Nous pouvons ainsi comprendre, comment certains chrétiens demandent la grâce à leur Seigneur de vivre toujours plus pauvrement, cette pauvreté qui arrache tout support à leur vie est aussi celle qui les introduit à une relation encore plus profonde avec leur Seigneur, qui devient la seule et unique enveloppe de leur vie…
Ceci peut éclairer ce discours de Notre Seigneur dans la méditation des deux étendards. Il s’agit d’être pauvre, radicalement pauvre, y compris de l’enveloppe relationnelle de notre vie, pour ne prendre l’assise de notre vie que dans la relation avec Celui qui s’est fait radicalement pauvre, pour nous enrichir tous de sa pauvreté…
146 Le troisième point. Considérer le discours que le Christ notre Seigneur adresse à tous ses serviteurs et à tous ses amis qu'il envoie à cette expédition.Il leur recommande de vouloir aider tous les hommes en les amenant premièrement à la plus grande pauvreté spirituelle, et non moins, si sa divine Majesté devait en être servie et voulait bien les y choisir, à la pauvreté effective ; deuxièmement, au désir des opprobres et des mépris, parce que de ces deux choses résulte l'humilité. De sorte qu'il y ait trois échelons : le premier, la pauvreté opposée à la richesse ; le deuxième, l'opprobre ou le mépris opposé à l'honneur mondain ; le troisième, l'humilité opposée à l'orgueil. 6 Et à partir de ces trois échelons, qu'ils les entraînent à toutes les autres vertus. (Exercices Spirituels de Saint Ignace).
 Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite
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