Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Mon regard sur le couple au jour de la Fête des amoureux - La Saint Valentin

Publié par Anne-Marie D. sur 14 Février 2014, 00:01am

Catégories : #Pensée du jour

Dans un couple, se pose d’entrée, comme postulat de base :

Que l’autre est la « part  de Dieu », à mes côtés,

Que l’autre est celui que Dieu a choisi pour moi, à mes côtés,

Que l’autre est celui que j’ai choisi, pour m’aider à résoudre mes problèmes. La réciproque est aussi vraie : je suis également la « part de Dieu » pour l’autre, son complémentaire et pas son adversaire.

Cela est une loi.  Même si on croit peu ou pas en Dieu.

 

2ième postulat : la femme et l’homme viennent de deux planètes différentes et se rencontrent sur la  terre : la femme vient de vénus et l’homme de mars.

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Une femme aime se sentir couvée d’attentions, de petites attentions comme une rose rouge offerte à la St Valentin, rassurée par des mots chatoyants, par des cadeaux, par des moments privilégiés. Le nec plus ultra, restant la surprise, d’une sortie en tête à tête, d’un cinéma suivi d’un bon restaurant  ou d’un voyage impromptu en amoureux….

Un homme aime à se sentir respecté, encouragé et admiré dans ce qu’il entreprend,  des travaux de bricolage dans la maison, passer régulièrement la tondeuse dans le jardin,  faire le marché  ou la cuisine le week-end. Ce sont pour lui, autant de je « t’aime » en acte, en langage d’amour à décoder.

 

Quand les difficultés surgissent dans un couple : elles proviennent du fait que ces lois de la différence entre les hommes et les femmes sont ignorées ou quand elles sont connues, elles sont bafouées.

 

En temps de crise, surtout en temps de crise, je suis confronté(e) à ce choix : est-ce que je regarde l’autre, comme la « part de Dieu » à mes côtés, qui se risque à me fouailler et m’interpelle dans ma problématique du moment ou bien est-il (ou est-elle) sous la baguette du désamour, un simple humain qui me cherche des noises, m’accuse et m’entraîne sur le terrain de la castagne ?

 

Car si nous sommes entre simples humains, je risque de réduire mon « autre » à la taille d’un lilliputien, entre reproches et culpabilité qui font bon ménage. C’est alors, la guérilla dans le couple qui s’invite et s’installe.

 

Quand il y a un blocage dans un couple: celui ou celle qui accuse l’autre, peut choisir de prendre du recul, pour retrouver une disponibilité intérieure et contacter ainsi la « part de Dieu » chez soi d’abord et chez l’autre ensuite ; la part divine qu’il ou elle a épousée, vis-à-vis de laquelle, il ou elle a dit « oui » un beau jour. Sa disponibilité intérieure peut devenir plus grande que les flèches empoisonnées d’une montagne d’accusations.

 

Celui ou celle qui se laisse accuser, enfoncer dans la culpabilité, l’abnégation de soi, au point de porter seul(e) tous les maux du couple, ne réagissant ainsi que par peur des conflits, est appelé(e) pareillement à prendre de la distance. Lui (ou elle) peut reconnaître ses erreurs - seulement les siennes, pas celles de l’autre ! - Son authenticité sera plus grande que sa propre accusation, qui est de se cacher derrière la résignation, en voulant prendre sur soi, l’accusation infligée par l’autre (à l’imitation doloriste d’un certain christianisme).

Qu’est-ce que je choisis aujourd’hui de regarder dans l’autre, la « part de Dieu » et du miracle renouvelé ou le miroir de l’humain, trop humain que je peux détruire chez l’autre, donc chez moi car en vérité, je ne m’aime pas beaucoup. Donc, si je regarde la « part de Dieu » à mes côtés, ce n’est plus l’autre qui est en question : c’est moi et rien que moi dans mon rapport à la vérité divine … ! 

 

L’autre est la meilleure personne pour moi, celle que j’ai choisie consciemment ou inconsciemment pour sortir de mes ornières.  Je n’ai qu’un choix tout compte fait,

si je ne veux pas faire la guerre, si je ne veux pas que la violence se retourne contre moi :

c’est d’opter pour l’Amour du divin en moi et en l’autre.

J’ai intérêt à opter pour la paix et l’amitié dans l’Amour afin d’éviter de me faire la guerre à moi-même, par personne interposée – c’est une occasion de tranche de vie spirituelle qui s’offre à moi.

 

En effet, j’ai le  droit de me détester cordialement, de susciter et d’enclencher à répétition des tempêtes dans un verre d’eau ou de m’aimer un tant soit peu. J’ai le droit aussi de regarder  dans le miroir que me renvoie l’autre de moi, ma propre image, de désamorcer les bombinettes, une à une, sans tomber dans la fausse humilité, de faire en sorte que la « part de Dieu » l’emporte sur la part de l’humain. Cette dernière  « diablement » humaine  qui sépare, isole et s’ingénie à tuer la relation dans l’oeuf.

 

C’est un pari, qui peut sembler tordu, mais il est « divinement » efficace. 

Anne-Marie D

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