La France perd son triple A. Bien sûr c'est assez ennuyeux. Ca veut dire que l'économie française va connaitre quelques déconvenues
liées à la réaction des marchés obligataires dans les jours à venir. Les taux d'emprunts de l'Etat vont augmenter. Le contexte économique pèsera davantage sur le chiffre d'affaires des
entreprises, les collectivités locales et les grands groupes publics vont avoir pas mal de difficultés. Les particuliers vont connaitre sans doute des hausses d'impôts ou de nouvelles mesures de
rigueur budgétaire. Sans compter les répercussions inévitables sur l'économie européenne et mondiale.
Ce n'est pas très réjouissant et chacun de nous peut légitimement s'inquiéter. Cependant, il y a à peine 4 ou 5 jours, c'est à
dire dimanche dernier, dans toutes les églises catholiques avait lieu une quête pour l'Afrique. Tout récemment on évoque aussi un peu partout le deuxième anniversaire du séisme d'Haïti avec
toutes ses conséquences dramatiques. Et combien d'endroits sur la planète où des millions de gens meurent de faim et de violence. Alors le triple A que nous perdons en France, face à tout cela ?
Bien sûr l'économie mondiale représente une seule entité et cette nouvelle information est problématique. Mais comment mettre face à face ce problème de triple A et l'immense pauvreté d'une
grande partie de la population mondiale ? Cette situation parait assez insoluble pour les simples citoyens que nous sommes, vous et moi. Pourtant à y regarder de plus près nous pourrions déjà en
tirer une leçon pour nous même : dans notre quotidien sommes-nous si malheureux que ça de notre "soi disant" baisse du pouvoir d'achat ? Certains sont dans une situation financière difficile et
ils en souffrent. Mais pour beaucoup d'entre nous, n'y aurait-il pas un virage à donner à nos habitudes de consommation que nous ne maitrisons plus vraiment. Où situons-nous la barrière entre
l'indispensable et le superflu ? Comment partageons-nous "nos" richesses ? Car dans nos pays industrialisés la majorité d'entre nous "sommes riches" quoiqu'on dise ou quoiqu'on pense. Nous n'en
sommes pas encore à être privés de l'indispensable nourriture quotidienne ni de nos achats de première nécessité. Or, rappelons-nous qu'en ce moment même beaucoup d'hommes, de femmes et d'enfants
sont dans de toutes autres situations matérielles, en France et dans le monde. Rappelons-nous aussi ce que le Christ nous a dit :
- "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé" ( Mt 26, 34)
- "Chaque fois que tu l’as fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que tu l’as fait." (Mt 25,
31-40)
- « Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes
les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres :il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa
gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : 'Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j'avais faim, et vous
m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ;
j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !'Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif,
et nous t'avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?' Et
le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.' Alors il dira à ceux qui seront à sa
gauche : 'Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas
donné à boire ; j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu, et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité.' Alors ils
répondront, eux aussi : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?' Il leur répondra : 'Amen, je vous
le dis : chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait.' Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle.
» (Mt 25, 31-46)
Que cela nous fasse réfléchir. Arrêtons de chercher des responsables politiques, économiques ou autres pour mieux cacher nos
faiblesses personnelles, pour ne pas dire nos lâchetés. Car chacun de nous doit s'interroger ... et prier.
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