« Homme et femme il les créa » dit la genèse. Je crois que la première expérience de l’amour est celle de l’homme
et de femme. La métaphysique voit dans l’amour l’impulsion qui pousse la volonté vers Dieu, qui est le Bien, et ce n’est pas faux. Mais dans une vision qui peut de la vision de l’homme et de la
femme, l’amour implique immédiatement une autre personne, celle que j’aime et qui m’aime, il y a quelque chose de plus. Il a fallu du temps à l’Eglise pour accepter que cet amour humain soit si
profond. Et qu’il nous fournisse la première image pour parler de Dieu amour ! Quand un homme et une femme s’aiment, ils traversent ensemble de grandes joies et de grandes épreuves, dont celle
d’accepter la différence.
L’amour c’est le don, mais le don, c’est aussi la mort, car donner, c’est se perdre. Et en même temps, c’est le bonheur. Donner,
recevoir, se perdre. Et c’est aussi mourir et ressusciter. Telle est l’essence de l’amour, qui se vérifie d’abord en Dieu. Nous avons là une clé pour arriver à Dieu. Si l’amour humain est un
modèle pour penser Dieu, cela ouvre beaucoup de perspectives sur l’homme, sur Dieu, sur l’Eglise. Je le savais depuis toujours, mais je m’en suis aperçu de manière neuve il y a peu de temps
…
Père Ghislain LAFONT, moine bénédictin de l’abbaye de la Prière-Qui-Vive, professeur émérite théologie à Rome, in Les cahiers croire n°274
(mars-avril 2011), p.p. 8-9
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