Existerait-il des parents qui n'ont jamais forcé leurs jeunes enfants à prendre des aliments dont ils pensaient nécessaires à leur croissance physique? Il nous arrive aussi d'interdire fermement à nos enfants des aliments qui nuisent à leur santé. Par ailleurs, nous les encourageons ou les empêchons de lire tels ou tels livres, de pratiquer tels ou tels sports, de fréquenter tels ou tels amis, etc. Bref, nos encouragements ou nos interdictions visent en général au bon développement corporel et spirituel de nos enfants. Mais nous oublions que l'humain n'a pas seulement un corps et un esprit, mais aussi une âme, qu'il faut développer autant, sinon plus que les deux autres parties, puisque c'est la partie la plus importante et la seule qui reste éternellement. Or, la foi est à l'âme ce que la nourriture est au corps et la culture à l'esprit. Et pourtant, nous cherchons à offrir la meilleure alimentation et la meilleure éducation à nos enfants sans vouloir leur offrir une religion? Et quelle religion pouvons-nous leur présenter sinon celle que nous connaissons le mieux, la nôtre?
De nos jours, un bon nombre de parents qui se considèrent toujours catholiques, mais souvent non pratiquants, ne veulent plus faire baptiser leurs enfants et préfèrent les laisser libres de choisir leur religion quand ils seront adultes. Je comprends leur choix et les trouve même plus raisonnables que ceux qui font baptiser leurs enfants "selon la coutume" mais ne les initient jamais à la religion chrétienne. C'est comme s'ils semaient un germe condamné à mourir puisqu'ils ne pensent jamais l'arroser. Cependant, je parie fort que pour les premiers comme pour les derniers, la religion n'a aucune importance et leur croyance en Dieu reste à un stade rudimentaire. Eux-mêmes, ils n'ont pas vraiment de vie religieuse, comment pourraient-ils la transmettre à leurs enfants? Mais si nous avons l'expérience que la religion joue un rôle important dans notre vie, et que nous ne voulons pas doter nos enfants d'un bagage religieux, nous manquons à notre devoir parental.
Conscients que laissés à eux-mêmes les enfants ne savent pas faire de bons choix pour leur vie, nous trouvons tout à fait normal d'obliger nos enfants de manger ou d'étudier ce qu'ils n'aiment pas en pensant leur faire du bien. Parle-t-on ici d'imposer? Alors pourquoi dire qu'on impose sa religion à ses enfants quand on leur offre la connaissance de Dieu et le culte qu'on lui rend comme expression d'amour à son Père? Il faut plutôt remettre en question notre relation avec Dieu et l'Église, qui correspond certainement à une perception plus ou moins erronée des choses, au point de nous mettre mal à l'aise, et c'est cela que nous voulons éviter, avec raison, à nos enfants.
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