Être à sa juste place... la fusillade de Toulouse.
« La fin est dans les moyens
comme l'arbre est dans la semence. »
Gandhi
Hier à Toulouse, dans notre ville, une personne a tué plusieurs autres personnes, un père et ses deux enfants, une petite fille, blessé une cinquième personne qui lutte entre la vie et la mort. Vraisemblablement, cette personne a aussi tué, les jours précédents, d’autres personnes, à Montauban (deux) et à Toulouse (une), des soldats. Les personnes tuées sont juives, musulmanes ou originaire des départements d’outremer...
Cette accumulation donne un sentiment d’horreur, de peur aussi, de panique même... Cela nous abasourdit. Nous ne savons que dire, que penser. Nous sentons bien l’excessif de toute interprétation trop hâtive [le web s’en remplit] même si nous pouvons le comprendre. Se lancer dans une tentative d’interprétation nous soulage, nous aide à comprendre, à situer... et nombreux y vont de leur commentaire.
Mais, peut-être, nous faut-il aussi accepter de vivre ce que nous avons à vivre actuellement... sans vouloir parler trop vite, juger trop vite... Le meurtrier doit être trouvé, arrêté, puis interrogé et enfin jugé. Nous faisons confiance à la qualité de notre police. Dérouler ainsi le scénario de la réponse inscrit cet acte dans une parole sensée, qui prend sa mesure dans le respect de la raison et du droit, en considérant l’humanité de tous, en donnant à chacun de pouvoir parler.
Car, réalisons le, aujourd’hui, la violence vient d’ouvrir la gueule, elle répand le sang, et, de là, elle mord à l’entour, elle cherche à nous entraîner en elle, notamment par l’interprétation et l’excès. Elle cherche à nous arracher à notre humanité concrète. Cette violence-là ne cesse de rôder autour de chacun... Nous sentons bien que nous avons, nous, qui nous trouvons concernés plus ou moins directement, à nous situer par rapport à elle, et reconnaître que nous ne sommes ni les victimes, ni les parents des victimes, ni les proches des victimes. Nous avons aussi à demeurer patients en sachant attendre pour faire notre jugement. Pour développer cette attitude, nous avons à chercher et à trouver de l’aide.
Bientôt, il nous sera proposé de méditer la Passion du Seigneur, qui a été victime de la violence. A cette violence, il n’opposera aucune violence en retour mais il se tiendra dignement, vivant le déroulé allant de son arrestation, jusqu’ à son exécution, en passant par son jugement en respectant l’humanité de chacun. La violence n’aura aucune prise sur Lui. Sa non-réponse ouvrira la possibilité du pardon pour tous. Les Saintes femmes, les seules à l’avoir suivi, ont, elles aussi, su demeurer patientes, présentes, disponibles... Son attitude, leur attitude peuvent nous aider à demeurer à notre juste place, à être patients.
Hier, nous fêtions Saint Joseph, qui lui aussi a du protéger la sainte famille de la violence, qu’il nous aide à marcher sur le chemin de paix. Qu’il nous donne de savoir demeurer...
Soyons compatissants. Prions pour les victimes, leurs proches ainsi que toutes les personnes impliquées dans ce drame.
Père Jean-Luc Fabre
Quelques citations de Gandhi
« Chacun a raison de son propre point de vue, mais il n'est pas impossible que tout le monde ait tort. » Gandhi des lettre à l’Ashram
« Tout ce que tu feras sera dérisoire, mais il est essentiel que tu le fasses. » Gandhi
« En opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre, en surface comme en profondeur. » Gandhi Tous les hommes sont frères
« La non-violence ne consiste pas à renoncer à toute lutte réelle contre le mal. C'est au contraire, contre le mal, une lutte plus active et plus réelle que la loi du talion. » Gandhi des Lettres à l'Ashram
Pour la philosophe Blandine Kriegel, la violence est « la force déréglée qui porte atteinte à l’intégrité physique ou psychique pour mettre en cause dans un but de domination ou de destruction l’humanité de l’individu 2. » La violence est ainsi souvent opposée à un usage contrôlé, légitime et mesuré de la force. Wikipédia.
Photo (toutes les écoles de France vont observer mardi une minute de silence à la mémoire des trois enfants et du professeur assassinés le 19.03/2012 dans une école juive de Toulouse. © AFP) http://lci.tf1.fr/france/societe/fusillade-a-toulouse-en-hommage-aux-victimes-l-ecole-se-recueille-7078156.html