Jardinier de Dieu

Jardinier de Dieu

Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Mc 9,38-43.47-48. 26e dimanche du temps ordinaire B

Publié par père Jean-Luc fabre sur 29 Septembre 2018, 14:35pm

Catégories : #Evangile_réflexion

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc 9,38-43.45.47-48.

En ce temps-là, Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »
Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
celui qui n’est pas contre nous est pour nous.
Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
« Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer.
Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas.
Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.
Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,
là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.

 



Je parle de l'autre mais sous l'influence du groupe auquel j'appartiens

 

Un chemin intérieur proposé  par le Christ à l'occasion de la remarque de Jean

Nous sommes des Êtres sous influence.

Toujours la même situation entre Jésus et ses disciples. Pour Jésus, trouver le moyen pour qu’ils puissent comprendre ce qu’il essaie de leur communiquer, pour cela le message doit, peut-être, évolué mais encore plus surement le récepteur... Comment faire ? Profiter de toute occasion qui surgit comme celle de ce jour... Les aider à mesurer où ils sont... percevoir la peur qui les bloque... Jésus ne leur a-t-il pas dit : « comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? »

C’est, pour nous, l’occasion de mesurer les êtres que nous sommes... Nous sommes des Etres soumis à influence (dans les deux sens : j’influence et je suis influencé), c’est subtile, c’est humain... notre liberté est ainsi prise dans les relations, l’influence va même d’une partie de moi sur une autre partie de moi qu’elle asservit... Reprenons, selon cet angle, les diverses incises du texte de ce dimanche.

Celle Du Christ « en mon nom » : une influence effective, solide. Pas possible d’aller contre elle : si j’ai fait un miracle en l’invoquant, en communiant à lui, en me mettant sous sa protection, je ne puis tout aussitôt aller contre lui.



Jésus nous donne de pouvoir entendre véritablement le monde tel qu'il est en son fond, son doigt nous sauve.


Cela conduit le disciple à avoir une vision positive : la bonne influence du Christ travaille tous et chacun au-delà de ma seule personne de disciple, elle donne à certains de donner aux disciples un verre d’eau... et cela a du prix : il ne sera pas sans récompense. Le monde ne m’est pas forcément hostile comme disciple de Jésus... Je puis quitter la peur, cette peur inconnue, qui m’habite malgré moi... ne pas considérer l’autre, comme ennemi... celui qui n’est pas contre nous est pour nous... devenir contemplatif de l’action de Dieu, de Jésus...
Du coup, je puis me regarder autrement moi-même, je puis aussi me considérer comme vecteur d’influence envers les autres croyants, envers les petits... envers moi-même... Ils sont terribles et ce doigt tourné vers celui que je juge de loin et ce propos que je tiens à mon compagnon... Ils m’enferment, ils nous enferment... Ils entraînent la chute de ces petits qui croient en Jésus, et celle de la foi, de la confiance, de l’ouverture, de ce qui naît en moi...
Et si c’était ma peur qui bloquait l’autre et moi-même, et si ma manière de voir, de dire [dans sa véhémence, sa supériorité supposée] bloquait la réflexion, le devenir de mon groupe de disciples, mon couple, ma famille, mes amis, mes collègues, moi-même... et si j’empêchais les autres et moi-même de comprendre ce que Jésus essaie de nous dire... si j’empêchais les autres, moi-même, d’entrer dans le Royaume...
Alors je puis comprendre la parole, apparemment dure, de Jésus où il s’agit de couper, d’arracher... il s’agit de couper, d’arracher des manières de faire, de voir, de considérer, de juger... très enracinées en moi, comme faisant partie de moi, qui ne me permettent pas d’entrer en relation véritablement, d’arracher, de couper des attitudes qui me tuent, qui tuent l’autre. Il s’agit de faire comme lorsque je suis piqué par une guêpe : j’arrache délicatement le dard qui m’empoisonne...
Pauvre et nu, j’entends, je m’éveille comme d’un rêve, je m’ouvre au réel. La joie m’habite

Père Jean-Luc Fabre

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