Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Année ignatienne d'inspiration 2021-2022 : Personne n'est sauvé s'il reste seul

Publié par Jardinier de Dieu sur 24 Mai 2021, 11:52am

Catégories : #Jardinier, #A lire, #Saints

 
Le pape François nous a rappelé combien la pandémie montre que "Personne n'est sauvé, s'il reste seul". Donc voici ce qu'il fait «Et je prie pour que beaucoup d'autres viennent découvrir la richesse de cette spiritualité que Dieu a donnée à Ignace. Je vous bénis de tout mon cœur, afin que cette année soit vraiment une inspiration pour aller dans le monde, aider les âmes, voir toutes choses nouvelles en Christ. Et aussi une inspiration pour se laisser aider. Personne n'est sauvé seul : soit nous sommes sauvés en communauté, soit nous ne sommes pas sauvés. Personne ne montre le chemin à l'autre. Seul Jésus nous a montré le chemin. Nous nous aidons mutuellement à trouver et à suivre cette voie.» 
 
Depuis le 20 mai 2021, une année ignatienne s’est ouverte. Elle se conclura le 31 juillet 2022, jour de la fête de saint Ignace. Plusieurs propositions spirituelles auront lieu pendant cette année ignatienne, qui a pour thème « Voir toutes choses nouvelles en Christ ».
 
En cette année ignatienne, nous sommes tous invités à nous familiariser avec la figure d’Ignace pour mieux suivre Jésus, qu’il a choisi comme maître et ami.
L’expérience d’Ignace de Loyola, qui a vu ses ambitieux projets de chevalier fracassés par un boulet de canon peut, en effet, rejoindre toute personne appelée à traverser un temps d’épreuve. Beaucoup de nos projets individuels et communs sont bousculés par une pandémie encore considérée comme peu probable il y a un an et demi.
Saint Ignace nous enseigne ainsi qu’un temps d’épreuve, comme celui que nous traversons actuellement, peut-être, paradoxalement, un lieu de croissance intérieure et spirituelle.
 
Les grandes dates

Pour l’ensemble de la famille ignatienne de France, Belgique et Luxembourg, l’événement central de cette année sera le rassemblement au large avec Ignace, à la Toussaint 2021, à Marseille.

Du 13 au 23 mai : lancement de la retraite en ligne « Prie en chemin avec Ignace »
20 mai 2021 : ouverture de l’année ignatienne à l’occasion du 500e anniversaire de la blessure d’Ignace.
23 mai 2021 à 20h : veillée de prière mondiale pour lancer l’année ignatienne.
31 juillet 2021 : fête de saint Ignace de Loyola.
Du 30 octobre au 1er novembre 2021 : rassemblement Au large avec Ignace de la famille ignatienne de France, Belgique et Luxembourg, à Marseille.
12 mars 2022 : 400e anniversaire de la canonisation de saint Ignace de Loyola et de saint François Xavier, le 12 mars 1622.
31 juillet 2022 : fin de l’année ignatienne à l’occasion de la fête de saint Ignace.
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Saint Ignace n'est jamais un théoricien. Ce qu'il a à nous dire ne se fonde pas sur une doctrine, mais sur une expérience personnelle qui trouve sa garantie dans les certitudes intérieures dont elle s'accompagne. Nous ne pouvons donc saisir ce qu'a de propre son enseignement sur les vrais rapports entre l'oraison et l'action qu'en parcourant d'abord les étapes de son itinéraire, dans les trois grandes périodes de sa vie spirituelle.

Sur la route qui le conduit de Loyola à Barcelone et à Jérusalem, Ignace s'arrête un jour dans le bourg de Manrèse. Des évènements imprévus l'y retiennent pendant près d'une année. Sans doute ne mène-t-il pas alors une vie d'anachorète : il loge à l'hôpital, au couvent des Dominicains, dans une maison amie ; il recherche la compagnie des pauvres ou des "personnes spirituelles" ; dans les derniers mois, il s'adonne déjà à un véritable apostolat. Mais il reste cependant tout orienté vers une vie de pénitence et d'oraison : il priait, raconte-t-il, sept heures par jour, à genoux ; et, de plus, il consacrait à "penser aux choses de Dieu" tout le temps qui n'était pas occupé aux conversations spirituelles.

Dieu est alors son "maître d'école" et, après quelques mois d'une prière plus rude et désolée, va le combler de faveurs mystiques. L'oraison est le temps privilégié d'une union à Dieu qui se manifeste en fruits de "dévotion" et de "consolation".

Si l'on peut aisément distinguer un progrès au cours des multiples expériences qu'Ignace est amené à faire alors, si l'éclosion de son zèle vient modifier de plus en plus non seulement sa vie de pénitence, pour l'adoucir, mais sa prière, pour la charger de tous les appels du Règne du Christ, il est clair cependant qu'à Manrèse le pèlerin ne connaît d'autre oraison que celle qu'il pratique seul-à-seul avec Dieu, dans la grotte où il aime revenir chaque jour, au bord du Cardoner, dans les offices liturgiques et spécialement à la Messe, au pied des calvaires qui jalonnent les chemins. Oraison aux formes déjà très variées, semée d'ailleurs de tentations et d'illusions, mais qui s'enrichit de ses propres joies et ne laisse en Ignace "d'autre désir que d'avoir Dieu seul pour refuge".

Une nouvelle période commence, lorsqu'Ignace décide, "pour pouvoir aider les âmes", de s'engager dans la longue carrière des études. Dès les premières leçons de grammaire latine, voici que se présentent (comme par habitude!) "une intelligence nouvelle des choses spirituelles et de nouvelles consolations" qui comblent son âme mais sont le plus sûr obstacle à l'effort exigé par son travail. Déjà entraîné à "discerner les esprits", il a tôt fait de reconnaître et de surmonter la tentation. Mais il lui faudra aller beaucoup plus loin encore et accepter que l'étude impose ses exigences, interdise souvent l'oraison, remette à plus tard l'apostolat. Lorsque, sur le bateau qui le ramenait de Terre Sainte, il mûrissait devant Dieu son "intention d'étudier", Ignace imaginait-il qu'il allait entrer dans une période où, pour obtenir la "science acquise" par l'effort humain, il devrait faire le dur sacrifice des dons que Dieu lui communiquait dans l'oraison ? Il ne le semble pas : cette découverte fut, pour lui progressive. C'est l'expérience qui lui apprit ce qu'il enseignera plus tard à ses fils, que l'étude "réclame d'une certaine façon tout l'homme1", corps et âme, et qu'elle absorbe, sous peine d'échec, toutes les puissances de l'esprit. Polanco, l'un de ses biographes les plus fidèles, note ainsi le fait : 

C'était son habitude, quand il n'avait pas d'autres occupations entreprises pour le plus grand service de Dieu, comme par exemple d'aller par les routes, etc., de se donner plus longuement à la dévotion et aux mortifications. Et quand il était occupé à enseigner la doctrine chrétienne, et à d'autres œuvres importantes pour l'aide du prochain et qui réclamaient beaucoup de temps, ou bien aussi aux études, il abrégeait beaucoup le temps de l'oraison, se contentant de la Messe, des examens de conscience, et d'une heure environ pour l'oraison. Car il lui semblait qu'il serait plus agréable à Dieu notre Seigneur qu'il donnât plus de temps et d'effort aux activités qu'il prenait seulement pour son service et sa gloire. De la sorte, malgré les nombreuses difficultés qu'il y trouvait, il était dans les études l'un des plus zélés et des plus travailleurs2".

Source : Maurice Giuliani, tiré du n°6 de Christus (avril 1955) ! Trouver Dieu en toutes choses (revue-christus.com)

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