Accrochez-vous, c’est du Jean ; ou plutôt détachons-nous : « A aimer sa vie, on la perd - Qui s’en détache la garde en vie éternelle - Une voix disait : « je l’ai glorifié et je le glorifierai encore » - C’est maintenant le jugement de ce monde - Quand j’aurai été élevé, j’attirerai tous les hommes » … Tout est limpide pour vous, ça va ? Et la voix que l’assemblée entend comme un coup de tonnerre, vous l’avez perçue, vous aussi ? … Réunis l’autre soir en partage d’évangile, un ami nous contait une belle histoire toute simple, celle d’un vieux pommier. Son maître sent qu’il est au bout de son histoire. Il se dit : « allez, je le taille une fois encore, on ne sait jamais ». Et voilà qu’à l’automne, il donne plein de pommes. Mais l’an suivant, plus rien. Il était mort. Il avait quitté le monde en donnant plein de fruits. Il les avait sortis de lui, car une autre vie ainsi prendrait la suite. Te servir et Te suivre, Jésus ? Toi, tu as servi ton Père. Tu as quitté les tiens, la vie, le monde que tu aimais, tu as choisi de perdre ta vie pour que viennent des fruits, les fruits d’un Père tout aimant.
Je ne commence à quitter « le monde » qu’en accueillant Celui qui se voit, se reçoit et vit comme un grain de blé tombé en terre. Grain de blé tombé en terre ! Dieu qui s’est fait chair pour nous, pour moi. Commencer à quitter sa vie vient en contemplant ce grain : il reçoit sa mort comme une vie, et même une « vie éternelle ». La vie éternelle, c’est bien plus que la vie après la mort, c’est une vie qui n’est pas à soi mais à tous, c’est la vie des autres, une vie tournée vers un fruit abondant. C’est la Vie, tout court. La vie éternelle ne m’appartient pas, elle est tournée vers l’avenir.
C’est Dieu, Jésus tombé en terre, qui s’offre et meurt debout, élevé par mes aveuglements, mes énergies captives et violentes, qui se révèlent pour être jugés. Sister Ann, cette Religieuse birmane qui demande à genoux aux militaires d’arrêter de tuer des enfants, révèle au jugement notre monde qui a peur et veut tout posséder. Elle attire tous les hommes, pas seulement les Birmans, mais aussi les Grecs, les gens des médias, nous-mêmes. Merci, Seigneur ! « Tous » me connaîtront, dit Jérémie. Même les chrétiens, et moi, qui sait ? Tu m’apprendras à Te connaître, Seigneur ! Grain de blé tombé en terre, semé par le Père, Tu t’es offert dans les larmes et un grand cri, pour nous apprendre le goût de la vie éternelle que seul notre Père donne. Sois béni.
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