Psaume : Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6
R/Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous : nous étions en grande fête !
2ème lecture : Ph 3, 8-14
Evangile : Jn 8, 1-11
Le Christ fait regarder de l’avant ! Paul oublie ce qui est en arrière, l’attachement désordonné à la Loi de Moïse. Isaïe invite à ne plus songer aux choses d’autrefois. Le psalmiste, entre passé et futur, regarde vers la moisson à venir. Il n’y a que ces scribes et pharisiens qui restent attachés à « autrefois » pour accuser Celui qui fait regarder de l’avant. Pauvres hommes. Pauvre femme aussi, du coup, traînée pour être lapidée. Ce n’est pas une sainte, ok. La personne qu’ils aimeraient lapider, en fait c’est Jésus. Il se substitue à cette humanité adultère. Peut-être est-ce pour cela qu’il s’abaisse. Comme à la Cène. Comme à sa passion. Il descend du mont des Oliviers, comme à Gethsémani. Il retourne au temple, et le temple de Dieu va être son corps, livré, abaissé. Dieu écrit droit en lignes courbes. A cause des hommes, malgré eux, Jésus trace une Alliance nouvelle que nul ne sait lire ni reconnaître, trop centré sur ses préoccupations.
« Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre ». Personne ne t’a condamnée ? Moi non plus je ne te condamne pas. Cette femme, c’est nous, humanité en quête désordonnée de vie, de fraîcheur, d’époux fidèle et créateur. « Va. Et désormais ne pèche plus ». Seul Jésus sera condamné, pécheur maudit, qui me redonne de regarder de l’avant. Nous, on s’accuse jamais, entre frères, l’autre est pour moi toujours en odeur de sainteté… Je peux revoir le Christ Jésus, mon Seigneur, s’abaisser, pour moi, pour nous, pour que nous regardions de l’avant. Le Père est là, avec lui, son fils bien-aimé…
Connaître le Christ Jésus, mon Seigneur, le bien qui surpasse tout. Avant-hier Il traçait un chemin dans la mer, hier un forgeait un chemin dans le désert, aujourd’hui il est ce chemin qui traverse les eaux de la Passion. Il donne au disciple de poursuivre sa course, de reconnaître les merveilles de Dieu au rythme des longues vagues humaines, de puiser l’eau vive en lieux arides. Il donne la vie : elle est devant. Avec tes blessures, avec tes plaies, avec tes aveuglements, ok. Ne les fuis pas. Le Christ me donne d’avancer là où je suis, désert, mer, vase où j’enfonce. « Va ». Viens, en mon abaissement.
Dieu est maître de peu de choses finalement, si ce n’est de la vie et d’une patience fidèle. Il espère l’Homme, la Femme. Sera-ce moi ? Il a trouvé un Isaïe, un Paul, une femme troublée, qui se laisseront saisir. Un jour il trouvera une terre, où il tombe, grain abaissé, tombé ; une eau vive le rejoindra, un Ami le relève. Le blé germe, écoute-le qui lève…
Père Olivier de Framond

Le blé germe, écoute-le qui lève
image http://ekladata.com/23Fbvm-H7JpJxdqxfEN_eEbDBhY.jpg