Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


4ème dimanche de carême – « Dieu a tellement aimé le monde … »

Publié par Olivier de Framond, compagnon jésuite sur 13 Mars 2021, 10:59am

Catégories : #2017_framond

« Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ». Honnêtement on pourrait méditer cette parole des journées et des heures. Il y a là tout notre Credo. Dieu. Qui est-il ? Vous l’avez vu ? Vous le connaissez ? Il est sans doute l’Inconnaissable Amour, aussi invisible qu’infini. Dieu a tellement aimé le monde. Qui est ce Dieu qui aime le monde ? Aimer, me dit un ami, c’est donner à l’autre de vivre, de s’affirmer. L’inverse de se préoccuper et plus que seulement de la générosité. Mais faut déjà être bien dans ses baskets pour aimer. De fait, quand on voit Jésus, il a un Père qui lui donne d’exister, d’aimer la vie, de sortir, de s’affirmer. Il a une manière unique de s’affirmer, jusqu’à finir « élevé » sur une croix. Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique. Dieu a un fils ? Inconcevable pour beaucoup, ça ! Mystère immense. Unique ? Mystère du Fils de l’homme élevé au Golgotha, et mystère de la Trinité. Si je le regarde, comme hier le serpent de bronze élevé par Moïse, il me sera peut-être donné de devenir fils de Dieu aussi, avec lui. Vraiment ça me dépasse, et en même temps nous n’avons que cela pour trouver la vie…

Il y a 2 manières de regarder la Croix : une, morbide, si je ne vois qu’un supplice final, une salutaire si je contemple là Dieu qui s’offre, qui prend sur lui les morsures de nos aveuglements, errances, fausses assurances, misères, et qui ouvre le passage vers le ciel. Elevé, Jésus, Dieu, donne un cap. Enfin je peux sortir de mon errance ! « Il faut » que le Fils de l’homme soit élevé, dit Jean. Il faut, sinon il n’y aura pas de cap, pas de sens. Cap vers une renaissance, une résurrection. Cap vers un amour qui se vive, en actes. Ça me fait penser au Cap de Bonne-Espérance qui ouvre l’Atlantique au Pacifique, vers l’Extrême-Orient. Pour nous, le cap du Golgotha fait passer à la vie de Dieu pour le monde. La manière de regarder la Croix qui y mène est celle qui « vient à la lumière ». Il y a un mouvement à opérer : venir. Venir à la lumière pour « faire la vérité ». Pas de vérité toute faite. Elle ne se donne qu’à ceux qui décident de venir à la lumière. Devenir la ressemblance de Dieu, qui a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, c’est « croire ». Croire, c’est sortir de mes résistances, mes peurs, mes réactions de défense pour paraître bien – alors je m’enfermerai dans le jugement sur moi-même et sur le prochain –, et seulement me laisser entraîner dans le regard de Dieu pour les siens. Seigneur, guéris-nous !

Olivier de Framond, compagnon jésuite
2 Ch 36, 14-16.19-23 ; Ps [136 (137), 1-2, 3, 4-5, 6] ; Ep 2, 4-10 ; Jn 3, 14-21
Merci à l'auteur de cette photo

 

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