Il y a l’œuvre pour Dieu et l’œuvre de Dieu. Pour Dieu, c’est ce que je fais, la maison que David prévoit pour lui, nos bonnes œuvres. De Dieu : c’est Dieu qui œuvre, en moi, en David, sur la terre. Ça n’a rien à voir. La maison que Dieu s’est trouvée pour venir parmi nous, ce David ne l’a pas faite. C’est Marie elle-même. Accordée en mariage à Joseph, de la lignée de David, c’est vrai. Mais avec Joseph comme avec Marie, Dieu passe outre la Loi. Ils se marieront mais ce sera l’œuvre de Dieu qui vient tout déranger en eux ! Marie prend le risque d’avoir à renoncer à son projet de mariage en disant à Dieu que tout se fasse selon sa Parole. Mais quand l’Ange lui dit que le fils qu’elle va concevoir aura le trône de David « son père », elle a pu espérer que ça ne serait pas fini avec Joseph ! « La » vie ça tient à pas grand-chose ! Notre Salut aussi. Elle tient à Dieu. Et à la manière dont nous le recevons. Merci Marie, merci Joseph. Noël est vraiment l’avènement de l’œuvre de Dieu.
C’est Laurent Fabre sur YouTube qui évoque ces 2 sortes d’œuvre. Notre tendance naturelle est de mettre la main sur Dieu. David va apprendre à laisser Dieu œuvrer. Et pas lui seulement ! Les « méchants » mettent la main sur Dieu en l’ignorant. Mais une façon plus subtile de mettre la main sur Dieu est celle des « bons » qui prennent le Pauvre, Dieu, en commisération. « Oh le pauvre petit, je vais lui faire une maison » ! Je m’habitue vite à mon trône, ou plus modestement à mon autonomie. J’agis pour lui. C’est la tentation des responsables qui vont bien. Mais le trône de David qui n’aura pas de fin, seul un Envoyé de Dieu, un Fils de Dieu, le tiendra. Et son trône sera tout autre qu’imaginé. Marie le réentend. L’Enfant ne fera rien de lui-même. Le psalmiste est prophète quand il invite l’Élu à recevoir Dieu comme son « Père ». Paul recevra en lui l’œuvre de Dieu sur le chemin de Damas, une voix le transpercera, qui le sort de ses œuvres pour Dieu, mortifères. Il accueille alors le mystère manifesté par les prophètes et il lui est donné de voir qu’il est porté à la connaissance des nations, à nous, aujourd’hui, par la foi en l’Enfant de Noël qui vient. Mais Le recevrons-nous ?
Olivier de Framond, compagnon jésuite
2 S 7, 1-16 ; Ps 88 (89), 2-3, 4-5, 27.29 ; Ro 16, 25-27 ; Luc 1, 26-38