« Ne savez - vous pas que votre corps est un sanctuaire de l’Esprit Saint ? » Notre corps est appelé à l’être. Quand il l’est et n’est que cela, il est en paix ; il peut être alors cette terre sacrée, comme Samuel, où Dieu ne laisse aucune de ses paroles sans effet. Parfois Dieu est en souffrance, comme absent, quand un membre de son corps souffre, qui ne connaît pas la paix, empêché de vivre et d’aimer. Dieu demeure dans une création qui gémit dans des cris inexprimables, dans les douleurs d’un travail d’enfantement, dira Paul.
Jean montre à ses disciples l’Agneau de Dieu. Comment André et l’autre ont-ils entendu ? Et moi, comment j'entends ? Jean l’avait déjà dit après qu’on lui demande qui il était, « voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ». La figure d’un agneau pascal semble évoquée. Le péché du monde, c’est tout ce qui nous tire vers le bas et nous empêche d’aimer.
« Que cherchez-vous ? ... Venez et vous verrez ». Jésus invite qui se trouve avec d’autres en quête de bon air à nommer ce qu’il cherche. « Rabbi », Maître, ou notre Source, notre Vie, « où demeures-tu ? ». Il m’est donné de le lui dire. Immense pas ! Une nouvelle route se fraie, qui fait demeurer chez lui. J’entre dans une réciprocité, et toute une journée, pas en surface. Il appelle à le rencontrer, à le connaître tel qu'Il est. Viendrai-je et verrai-je ?
Alors ce n'est plus « voici l'Agneau de Dieu », mais « nous avons trouvé le Messie ». Ce n'est plus « que cherchez-vous ? », mais André qui amène son frère à Jésus. Un autre pas énorme. Comme avec Samuel, le Seigneur ne laisse pas sa parole sans effet boule-de-neige. Ce n’est plus Jean qui pose son regard sur Jésus, c’est le Christ, sur Simon, et s’ouvre alors un nom, un appel, une route, une naissance, si je me laisse regarder et rencontrer par l’Ami.
Olivier de Framond, compagnon jésuite