Jardinier de Dieu

Jardinier de Dieu

Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


27ème dimanche – On présenta à Jésus une question, … et des enfants

Publié par Olivier de Framond, compagnon jésuite sur 2 Octobre 2021, 20:48pm

Catégories : #2017_framond

Surprenante, cette transition entre l’épisode sur le mariage et l’arrivée d’enfants. Y a-t-il un rapport ? « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » La question est posée à quelqu’un qui gêne aux entournures par sa manière d’être. A chaque question théorique Jésus répond en deux temps : il renvoie d’abord à Moïse, aux Ecritures, pour amener les questionneurs à dire, eux, ce qu’elle répond ; ensuite il vient révéler et ouvrir les cœurs à la gratuité inouïe de Dieu, pour révéler le cœur de Dieu infini pour nous. Il réveille ainsi l’émerveillement originel, celui de l’homme devant l’aide assortie que Dieu crée pour lui. Un cœur ouvert, réceptif, de même s’émerveille du don gratuit de Dieu. C’est vital. OK, ce don, nous ne savons pas toujours l’accueillir, le reconnaître. Alors en accusant Dieu ou Jésus d’être trop libre par rapport à la Loi, c’est nous-mêmes qui nous accusons de ne pas être parfaits et délaissons cet émerveillement devant tant de grâce !

Et les enfants là-dedans ? Les disciples les écartent vivement. On l’a vu, c’est une réaction de « grands » qui projettent sur Jésus leur envie inquiète de grandeur. En gros, « les petits, ne dérangez pas Jésus, le grand ». Et il se fâche tout aussi vivement : « laissez-les venir à moi, ne les empêchez pas, le royaume de Dieu est ceux qui leur ressemblent ». Les enfants ne sont pas des anges, certes. Mais ils ont un trésor aux yeux de Dieu : c’est que justement ils sont des « petits ». Ils sont en chemin. Jamais arrivés. Jamais des grands. Le chemin qu’ils découvrent, c’est celui qui va les ouvrir à ce qui les fera quitter papa-maman et s’émerveiller de ce que Dieu crée. Denis Sonet d’ailleurs aimait dire que le premier enfant du couple, c’est le couple lui-même. Si toi et moi savons nous émerveiller du NOUS qui naît le jour du mariage, pour l’accueillir et en prendre soin, alors le royaume de Dieu s’est approché. Si toi et moi, nous ne savons plus accueillir l’enfant qui est en nous, alors c’est le monde des grands contre les grands, pour être plus grands encore. Et quelle misère ! Plutôt que de s’accueillir, entre groupes ou peuples divers, on s’ignore mutuellement et on se fait souffrir les uns les autres de l’endurcissement de nos cœurs fermés à toute rencontre des autres. Ce que Dieu a uni, que l’Homme ne le sépare pas ; ce que Dieu a créé, qu’il s’en émerveille !

Olivier de Framond, compagnon jésuite

Gn 2, 18-24 ; Ps 127 (128), 1-2, 3, 4-6 ; He 2, 9-11 ; Mc 10, 2-16

Merci à l'auteur de cette photo

 

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