Ça y est, ils ont fait leur première mission. Ils ont sans doute besoin de souffler. Comme nous après un gros boulot ou une randonnée ardue. Au boss, Jésus, ils ont dit « tout ce qu’ils avaient fait et enseigné ». Quoi ? Dans tout l’évangile, quand Jésus enseigne, le contenu est rarement dit. Là n’est pas l’essentiel. Reconnaître que « le règne de Dieu est tout proche », je crois que la bonne nouvelle du Christ est là. Dit autrement, c’est, baptisés, nous reconnaître enfants de Dieu et cheminer en fils, filles bien-aimés de Dieu, en toute notre vie, nos actions, nos intentions, nos relations, tout, et nous le reconnaissons en ce Jésus, berger d’humanité. Il me semble que l’évangile ne dit que cela. Mais « que cela », ce n’est pas rien, c’est notre vie, le chemin de conversion où demeurer, qui se joue là. … Allez, repos les 12, « venez à l’écart ».
Venir à l’écart pour un repos, des vacanciers le font, je le fais, grâce au boulot des locaux. Le repos, c’est le grand air, c’est la montagne, c’est le farniente. Jésus va nous faire découvrir un autre repos. Déjà lui, quand il partait à l’écart, c’était pour prier. Est-ce que je passe mon été à prier ? Disons que ça peut m’arriver par moments … La foule ne leur laisse même pas le temps de manger, pas de repos possible. Et cette foule va devenir migrants qui viennent encore manger le pain des Français – enfin là, non, c’est le pain des apôtres, a priori Israéliens – ! Le repos, comme on l’entend parfois, est-ce du zéro migrant ? Et je l’avoue, parfois j’en ai assez de gens qui passent et repassent et qui demandent ceci cela, je ne rêve que de grand air ! Il y a eu la traversée en barque, ce fut le seul temps entre eux. Un autre repos va se révéler : c’est d’entrer dans le regard de compassion du Christ, notre Berger. Le repos, la paix, sera de l’accueillir, pour recevoir les foules comme des frères et sœurs. Devenir, avec eux, enfants de Dieu, en tout ce qui advient. Pétard, Seigneur, eux et nous, eux et moi, juifs et païens, chrétiens et autres gens pas de ma bande, tu les a réunis en détruisant le mur de la haine par ta Croix ! Fais que je me laisse rassembler, et nous aussi, par ton regard de compassion ! Que je recherche ce Germe de justice que le Père nous a donné pour apprendre à aimer et rencontrer la Vie ! Je chanterai alors « le Seigneur est mon berger ».
Olivier de Framond compagnon jésuite