Aucun peuple ne vit sans faire mémoire. Honorer celles et ceux qui nous ont précédés, c’est vital. C’est reconnaître le Seigneur, le Vivant, qui s’est donné par eux, en eux. Nous apprenons ainsi à recevoir la vie. « Nous voudrions voir Jésus », disent quelques étrangers à Philippe. La réponse de Jésus : « l’Heure est venue où le Fils de l’homme va être glorifié » ! En ce court échange, Jean exprime le mystère de nos vies humaines.
La gloire, c’est quoi ? C’est une présence rayonnante qui se révèle. Et c’est vrai que la mort vient révéler ce qui était en lui, en elle, et que je voyais sans vraiment le voir, avant. Et l’émerveillement surgit au milieu de la tristesse, comme pour les disciples d’Emmaüs. Dieu est là et je ne le voyais pas. Celui que notre cœur aime et cherche, il est là, en lui, en elle, et je ne le voyais pas. Elle était présence aimante et bienveillante à tous et à tous ses enfants. Il était ce compagnon de route fraternel qui rendait service discrètement. Le jour des défunts, le 2 novembre, est ce jour pour « voir Jésus ». Et nous le contemplons en ce grain de blé tombé en terre, qui meurt et donne beaucoup de fruit.
Pour Jésus, le Fils de l’homme, la mort est une naissance. Car c’est se donner, se perdre, et même – le mot est fort – se haïr en ce monde. Le monde, chez Jean, c’est ce qui ne connaît pas Dieu. Il y a une part de monde en chacun, en moi, qui ne connaît pas Dieu : c’est ce qui en moi n’est pas prêt à être grain de blé tombé pour une vie éternelle, une présence qui rayonne, que le Seigneur dans sa gloire révèlera. Honorer celles et ceux qui nous ont précédés, grains de blé du Christ, c’est seulement Le servir, là où le Christ se tient, tels que nous sommes. Rendons grâce à Celui qui est la vie en tous ses serviteurs qui nous ont tracé le chemin ! Rien ne les séparera, ni nous, de l’Amour du Christ.
Olivier de Framond compagnon jésuite
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