L’Assomption de Marie, les Orthodoxes l’appellent la Dormition. Cette foi est ancienne, reliée à la foi dans la Mère de Dieu et la Mère des hommes. C’est la montée au ciel « directe » auprès de son Fils, dans la gloire de Dieu. Elle est « montée au ciel ». En 1950, l’Eglise catholique en a fait un dogme. Pas les Orthodoxes.
Il y a 2000 ans, dans un point de la planète, à Nazareth en Galilée, un Ange du Seigneur venait entraîner ce que nous célébrons aujourd’hui : la grande Traversée, la traversée du Combat de la Vie, en une jeune femme, Marie… L’Ange l’a saluée, Marie l’a reçu. Un Sauveur naîtra. Marie part 150 km sans mollir et salue, comme l’Ange, sa cousine. Et naît une danse de la Vie : de Jésus à Jean-Baptiste, de Jean-Baptiste à sa mère, Elisabeth, d’Elisabeth à Marie. « A l’ombre de l’Esprit, point d’évidences, juste un tressaillement », écrit La Tour du Pin. Et de Marie, la danse passe à notre Humanité : « toutes les générations me diront bienheureuse » ! Elle passe aux 12 étoiles de sa couronne, les 12 apôtres, les 12 tribus, le disciple que Jésus aimait, c’est-à-dire vous, nous, les proches et les loin de l’Eglise… A partir d’un Ange venu à Marie, Dieu préparait la Traversée. Traversée de notre condition humaine, jusqu’au ciel où allait monter la Mère de Dieu et notre Mère.
L’Assomption révèle le Combat de la Vie. Marie le suscite car un dragon s’agite, inquiété par l’Enfant de l’Esprit. L’Apocalypse est très imagée ! Il faut le dévorer, car la ténèbre ne supporte pas d’être réveillée et dérangée par la lumière. Le dragon, il est autant dans notre Eglise que dans le monde, il est dans ces ténèbres cachées ou toutes-puissantes qui ne supporte pas l’Esprit de Dieu, et parfois au nom de Dieu. L’enfant, après la Croix, rejoint Dieu. Là le dragon n’a pas de place. C’est l’espérance de Paul : Dieu mettra sous ses pieds tous ses ennemis. Ceux qui empêchent de respirer, de parler, d’écouter, de marcher. Tout ce qui empêche d’être entre tous une communion qui loue, sert et honore son Seigneur et Créateur… La Traversée du Combat de la Vie passe par l’épreuve d’une séparation : l’Enfant vers Dieu, la Mère au désert. C’est le désert de l’exil, mais un exil salutaire qui donnera à Marie de monter au ciel et retrouver le Fils. C’est elle qui nous trace une espérance dans la vallée de larmes, pour faire avec elle la Traversée. Bénie sois-tu Marie, qui a cru à l’accomplissement des paroles du Seigneur !
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Ap 11, 19a ; 12, 1-6a.10ab ; Ps 44, (45), 11-12a, 12b-13, 14-15a, 15b-16 ; 1 Co 15, 20-27a ; Lc 1, 39-56
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