Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


10e dimanche du temps ordinaire, 5 juin 2016

Publié par Père Olivier de Framond sur 4 Juin 2016, 19:21pm

Catégories : #2016 framond

Premier livre des Rois 17,17-24.
Psaume 30(29),3-4.5-6ab.6cd.12.13.
Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 1,11-19.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 7,11-17.

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Jésus, ta manière, c’est d’agir en passant. Tu n’arrêtes pas de passer. Et en passant, tu te laisses toucher par la terre qui s’offre à toi. Tu entraînes avec toi des disciples et une foule, ton Eglise. Elle n’est elle-même qu’en passant elle aussi, à ta suite, et en se laissant toucher par la rencontre des périphéries. Tu croises ces autres foules. Une est là pour un enterrement, tu t’es glissé dedans. Tu n’as pas fui, au contraire ; et ça a remué tout le monde. Tu as aperçu cette femme, tu es descendu dans sa douleur : celui qu’on enterre, c’était son unique fils. Ça ne t’a pas arrêté : « ne pleure pas », as-tu dit à la mère. Tu passes, les porteurs, eux, s’arrêtent. « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi ». Et tu rends le fils, vivant, à sa mère. Pétard, je ne vois pas ça tous les jours, ici !

Tu passes dans ces morts, qui nous pèsent car nous ne les accueillons qu’avec la tête. Toi, tu enseignes avec autorité car un Autre te parle au cœur et tu bois sa parole. Entre nous, sur nos lieux, on déblatère : oh lui, elle, ce sera toujours un dépressif, un burn-outé, un malade, un mort quoi ! Toi, non, tu n’as pas ce regard. Tu es celui qui autorise la vie à sortir d’elle-même, de ses tombeaux, de ses paralysies et mutismes. La mort, c’est quand je reste centré sur moi et que la terre m’y laisse. Toi, tu passes, avec la foule, ton Eglise, et tu autorises la vie, la marche, la parole, à sortir ! Tu nous donnes de te suivre : nous voici à passer à notre tour, avec toi. Tu nous donnes de sortir de nous-mêmes, et de nous laisser toucher par la terre qui s’offre en passant !

Elie l’avait reçue, cette grâce. Il s’étend sur l’enfant mort. Trois fois. C’est fort, ça. Jésus fait s’étendre ses amis sur cette foule réunie par un deuil. La vie revient. Seigneur, ouvre mon cœur pour oser tes gestes et ton regard sur nous ! Fais de ta foule qui te suit une Eglise qui passe et se laisse toucher par la terre qui s’ouvre à elle. Tu sais que ma mort est de rester centré sur moi. Renoncer à soi, à cause de toi, c’est apprendre à la recevoir de toi, d’un autre, en toutes situations, pas seulement lors d’un enterrement !

Père Olivier de Framond
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