25 mars (fête de l'Annonciation du Seigneur)
L’oraison de ce jour est la suivante : « Seigneur tu as voulu que ton Verbe prît chair dans le sein de la Vierge Marie ; puisque nous reconnaissons en lui notre Rédempteur, à la fois homme et Dieu, accorde nous d’être participants de sa nature divine. ¨Lui qui vit et règne... »
L’oraison est un moyen avéré pour entrer justement dans l’esprit du Mystère que nous propose la liturgie. Elle demande de notre part attention et respect. Malheureusement, nous ne considérons pas assez les oraisons.
La structure d’une oraison comporte habituellement 1) une invocation à Dieu ; 2) un ou plusieurs considérants ; 3) une demande proprement dite ; 4) un but ou une finalité exprimés ; 5) une conclusion. On peut ainsi analyser la prière du début de la messe au 11e dimanche ordinaire : « Dieu tout-puissant, force de ceux qui espèrent en toi, sois favorable à nos appels (1) : puisque l’homme est fragile et que sans toi il ne peut rien (2), donne-nous toujours le secours de ta grâce (3), ainsi nous pourrons, en observant tes commandements, vouloir et agir de manière à répondre à ton amour (4). Par Jésus Christ (5) ».
Ici, dans l’oraison de l’Annonciation du Seigneur, nous avons 1) l’invocation : Seigneur tu as voulu que ton Verbe prît chair dans le sein de la Vierge Marie ; 2) un considérant : puisque nous reconnaissons en lui notre Rédempteur, à la fois homme et Dieu, 3) une demande : accorde nous d’être participants de sa nature divine. ¨5) une conclusion : Lui qui vit et règne... Il n’y a donc pas de but ou de finalité exprimée parce que la demande, en ce jour, concerne notre existence en son entier. Il s’agit d’être participant de la nature divine, les buts qui en découlent sont sans limités. C’est surtout la manière de faire en toute notre vie qui est visée, faire à la manière de Dieu, faire comme son Fils...
C’est, en effet, à partir de là, me semble-t-il, que nous pouvons entrer un peu dans la compréhension de ce que nous demandons. « Devenir participant de la nature divine », nous ne le pouvons pas en changeant de nature mais nous le pouvons en devenant le plus proche possible de cette nature. Or, là où la nature divine se rapproche le plus de notre nature humaine, c’est bien en la personne du Verbe incarné. La nature divine épouse la nature humaine, la manière dont la nature humaine du Christ vit est animée par la personne divine du Fils. C’est donc en cherchant et en nous ouvrant à l’imitation du Christ que peu à peu nous accédons plus pleinement à cette participation. Y contribuent aussi notre participation à la liturgie de l’Eglise, notre pratique sacramentale...
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père Jean-Luc Fabre