En Jésus, Dieu passe. Il visite la terre, en vivant notre condition humaine. Il la prend telle qu’elle est, il n’est pas à se dire : « zut, si j’avais su, je m’y serais pris autrement » ! Cela, c’est moi qui me le dis à moi-même quand je me décourage de notre terre ou de moi-même. En passant, il suscite les appels. « Et de partout on venait à lui ». Un lépreux qui le supplie, là il faut le faire ! Soit c’est le malade qui s’est aventuré excessivement hors de sa tanière, soit c’est Jésus qui s’est approché avec beaucoup de zèle. Le lépreux le supplie : « si tu veux, tu peux me purifier ». Les personnes isolées, il y en a ! Leur « lèpre » vient de leur âge, du milieu familial peu porteur où ils ont grandi, des événements, les voilà isolées, comme en quarantaine. Venir supplier Jésus qui passe, je trouve que c’est un geste énorme. Autour de soi, le monde s’habitue à tout : « oh lui c’est un fragile, oh elle c’est un mendiant », et nous passons les uns à côté des autres sans les voir et les accueillir vraiment. Supplier, c’est sortir de soi, c’est naître à son Désir. C’est un acte de foi. Merci, « le lépreux » - son nom ne nous est pas connu , merci d’avoir osé. Et tu es entré dans le regard de Dieu. Tu as éveillé sa compassion. Il est même allé trop loin : il a étendu la main, il t’a touché. Car il reconnaissait, en toi qui naissait à la foi, un enfant de Dieu, un frère, et non plus « le lépreux ». Ton passage l’a fait sortir de lui-même et il s’est révélé tel qu’il est. Alors c’est toi qui es devenu « lépreux », à chercher à t’isoler loin de foules sans nom, ces foules qui font des lépreux sans le voir, loin de leur vrai Désir. Et de partout « on venait à toi ». Jésus, apprends-moi la foi, la foi seulement !
Olivier de Framond, compagnon jésuite
He 3, 7-14 ; Ps 94(95), 6-7abc, 7d-9, 10-11 ; Mc 1, 40-45
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