Cette période de la vie est différente des précédentes, il n’y a pas de doute ; nous devons aussi un peu « nous l’inventer » parce que nos sociétés ne sont pas prêtes, spirituellement et moralement, à lui donner – à ce moment de la vie – sa pleine valeur. En effet, autrefois, ce n’était pas aussi normal d’avoir du temps à sa disposition ; aujourd’hui, c’est beaucoup plus normal. Et la spiritualité chrétienne aussi s’est laissée un peu prendre par surprise, et il s’agit de définir une spiritualité des personnes âgées. Mais grâce à Dieu, nous ne manquons pas de témoignages de saints et de saintes âgés !
J’ai été très frappé par la « Journée des personnes âgées » que nous avons organisée ici, sur la Place Saint-Pierre, l’année dernière ; la place était pleine. J’ai entendu des histoires de personnes âgées qui se dépensent pour les autres, ainsi que des histoires de couples d’époux qui disaient : « Nous fêtons notre cinquantième anniversaire de mariage, nous fêtons nos soixante ans de mariage ». C’est important de le montrer aux jeunes qui se lassent vite ; le témoignage de fidélité des personnes âgées est important. Et ils étaient très nombreux sur cette place, ce jour-là. C’est une réflexion qu’il faut poursuivre, dans le contexte ecclésial et civil.
Le Pape nous le dit, en le vivant lui-même, nous sommes appelés à être vivants jusqu’au terme de notre existence. Etre vivant, cela signifie accepter de recevoir chaque chose jusqu’au bout comme une chose nouvelle, accepter d’être en migration, en devenir. C’est bien ainsi que les saints ont vécu et vivent, comme Ignace qui se laisse déposséder de sa mort. Il dit son état qui s’aggrave mais se laisse faire par sa communauté. Cela l’amènera à mourir seul, au petit matin… Jusqu’au bout rester dans cette attitude de nouveauté, la grande promesse à tenir, à transmettre d’égal à égal avec les autres, les plus jeunes…
Père Jean-Luc Fabre
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