Ce 21 juin, le temps estival annonce déjà le plein été ! Cette année, le Jardinier de Dieu est très heureux de vous inviter à suivre les pas d’une pèlerine (paroissienne de Colomiers) sur les chemins de St-Jacques de Compostelle.
Une fois par semaine durant les mois de Juillet et d’Août un article sera publié sur notre site.
A travers le récit de ce pèlerinage vécu, nous découvrirons un peu de la nature mais surtout le changement profond du cœur et de l’âme du marcheur. Merci de tout cœur à Geneviève pour ces belles lectures et ces photos qui nous aident à contempler la Création et à louer le Créateur.
Le Jardinier de Dieu
St Jacques de Compostelle, l'appel du chemin
Les histoires que je vais vous conter pour accompagner vos rêveries cet été sont les témoignages d'une tranche de vie. Peut-être vous donneront elles, au fil des lignes, le goût d'entreprendre à votre tour cette aventure très spéciale? Je vous le souhaite. Pour ma part, les épreuves et les émotions, ont peu à peu réveillé et révélé la fraîcheur de la petite fille qui sommeillait en moi.
C'est l'histoire d'une promesse faite en secret, comme un défi lancé pour se donner du courage. Elle a permis de traverser les années sans perdre pied, jusqu'au jour où la vie a redonné un espace pour les souvenirs oubliés. Quand les projets personnels sont devenus accessibles, quand sur la route, s'est trouvé quelqu'un pour aider au passage du gué, alors la décision s'est imposée comme une évidence. J'allais entreprendre le chemin de St Jacques de Compostelle, vers le « champ d'étoiles ».
Dans la tradition, c'est le pèlerin expérimenté qui lance le novice dans la découverte du chemin. C'est ainsi que nous étions deux sur le quai du train à Toulouse. Nous étions quatre au départ du PUY en Velay, ce 19 mai 2013. Au petit matin, grande émotion pour ce temps de prière, puis la bénédiction, qui tout à la fois, regroupe les forces et donne l'élan pour démarrer la via Podiensis, la plus connue des quatre grandes routes historiques.
Après plusieurs jours de marche, à l’écoute des conseils avisés de mes compagnons, le temps est venu pour moi de continuer le chemin seule. J'étais comme un arc tendu vers la rencontre avec cette solitude habitée, cette intimité avec le TOUT autre, cette complicité avec l’Évangile, cette ouverture au monde par la porte étroite du dépouillement.
L'angoisse au ventre, je tenais dans les doigts la rose que Thérèse m'avait offerte ce matin-là. Ce fut le grand départ, « larguez les amarres !! », un pas devant l'autre. Le corps s'est mis en marche et le trouble a laissé déborder les eaux à flot, fluides comme un ruisseau qui se fraie un passage pour rejoindre l’océan et s'unir au « plus grand ».
Je croyais faire un cadeau à Celui qui m'avait protégée, à travers les difficultés et en fait c'est moi qui allais recevoir un merveilleux présent, celui de la découverte des essentiels dans la sobriété. J'allais découvrir sans fard les réalités de ma pauvreté, j'allais à la rencontre de mes limites et de mes peurs, j'allais creuser dans les plis de mes incertitudes le secret des paroles douces du réconfort.
Geneviève R. - dimanche prochain 28/06/15