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La présentation du Seigneur au Temple, l’une m’a appris que les Orthodoxes l’appellent « la fête de la Rencontre ». Pas mal, non ? Marie et Joseph, Jésus, Syméon, Anne, l’Esprit, tous se trouvent réunis. La Loi et l’Esprit se donnent rendez-vous. L’Ancien et le Nouveau s’engagent. En suivant la Loi, Marie et Joseph ouvrent les portes à la suite de Quelqu’un : Jésus, le Christ. Plus qu’eux-mêmes c’est toute l’Humanité, en eux, qui lève les frontons. « Élevez-vous, portes éternelles, qu’il entre, le roi de gloire ! » Et le voici, il vient.
Présenter le Seigneur au Père est le fruit d’une conversion qui en entraîne une autre. Le prophète l’évoque, la première prépare la venue d’un roi de gloire. Dieu vient à l’improviste, mais il a besoin d’une terre préparée. Nos petites lumières parfois nous surprennent mais elles ne viennent que si nous les aidons. Parfois j’ai le vertige devant l’abîme entre un monde où la seule vérité est notre égo, et le royaume de Dieu où la vérité est Dieu lui-même. Le fruit de cette 1ère conversion est l’attente de la Consolation d’Israël et de la délivrance de Jérusalem. Le Salut est venu, mais demeurer dans l’attente demandera toujours notre première conversion. Alors Il vient, l’Emmanuel, l’Enfant que Marie et Joseph présentent au Temple. Le Temple, c’est l’espace sacré en nous, accueilli.
Alors une 2ème conversion s’engage, qu’ouvrent Syméon et Anne. « Il viendra fondre comme le feu, et purifier comme une lessive », avait dit Malachie. « Il sera un signe de contradiction », dit Syméon. La conversion alors est d’accueillir ce Dieu qui vient, tel qu’Il est, en Jésus, vrai Dieu et vrai Homme. Dieu qui s’est fait l’un de nous, semblable à ses frères, dit la lettre aux Hébreux. Cette conversion-là nous met dans une suite du Christ. C’est celle des disciples.
Alors, dit Malachie, l’offrande peut se présenter au Seigneur. Quelle offrande ? A l’offertoire, nous portons Dieu dans nos bras. Je porte le Désir que le Christ vive en moi, Lumière des nations et gloire d’Israël. Je te porte dans des bras généreux et blessés, ouverts et cabossés. En toi, tout est don, grâce, trésor de vie, même ce qui demeure à purifier. Merci, Syméon et Anne, d’avoir ouvert vos frontons, vos portes, tout votre être, pour nous inviter à suivre Jésus, et devenir enfin des « êtres vivants », dans le Seigneur.
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Ml 3, 1-4 ; Ps 23 (24), 7, 8, 9, 10 ; He 2, 14-18 ; Lc 2, 22-40