On a l’impression que se mettre en chemin avec les douze, à part, est le seul moyen que Jésus trouve pour en placer une et pouvoir leur parler. Il sait que sa parole va faire jaser les siens. En tout cas, alors que je les croyais encore en chemin, seuls, la mère des fils de Zébédée fait déjà irruption. Et ils n’avaient pas de smartphones. Une mama italienne !
« Ils condamneront le Fils de l’Homme », leur a-t-il dit. Ce n’est pas « ils me condamneront, moi Jésus ». Sa parole résonnera longtemps du coup, elle ouvrira leur entendement. Jésus ne cherche pas à se faire comprendre, mais seulement à les préparer à se révéler et à révéler Dieu à ses amis.
Qu’a pu entendre la mère de Jacques et Jean pour surgir ainsi avec une telle demande. Peut-être que Jésus va partir dans son Royaume. Un royaume qu’elle imagine. Les fils de Zébédée n’ont pas quitté maman, sans doute. Moi peut-être pas plus. Car à la demande de maman, il répond « vous », « vous ne savez pas ce que vous demandez », Jacques et Jean, et maman, et papa aussi sans doute, nous, humanité aux prises avec la vie. « La coupe vous la boirez, mais les places sont pour qui mon Père les a préparées ». La montée vers Jérusalem et la parole du Christ demeurent mystérieux. Qui est-il, ce Père, son Père ? Sa parole divise les 12, 10 contre 2. Jésus poursuit le chemin : « vous rêvez d’être des grands ; le Fils de l’Homme est venu pour servir ». Sa parole vient ouvrir les esprits. Qui est ce fils de l’homme ? Plus tard vous comprendrez. Jésus, n’arrête pas ton chemin !
Olivier de Framond, compagnon jésuite