Maximilien KOLBE n’est pas très gâté avec les lectures : les prostitutions abominables de l’élue du cœur de Dieu d’un côté, le divorce et des hommes endurcis et rigides, de l’autre ! Jésus n’intervient pas comme un casuiste jésuite, ni comme un canoniste. Il fait lever le regard vers les commencements. Il fait lever les yeux et l’oreille vers la Source d’eau vive. Plutôt que de nous empêtrer avec jouissance dans des débats accusateurs.

Au commencement, homme et femme Dieu les créa. A sa ressemblance Il les créa. L’apprentissage de l’altérité vient dès le commencement. Alors l’homme quitte son père et sa mère. Et ensemble, « ils ne feront qu’un », mais l’hébreu, traduit littéralement, dirait : « chacune, chacun, sont uns ». C’est-à-dire que, dans le mariage, l’un aide autre à devenir ce qu’il est, et réciproquement. La ressemblance de Dieu ouvre à l’altérité. En nous mariant, Dieu m’apprend à aimer. Et à le laisser aimer en moi le pauvre qui dérange, que j’ai du mal à accueillir. Un divorce peut venir, si l’un ou l’autre, ou les deux, n’étaient pas prêts à vivre l’indissoluble altérité, à devenir ressemblance de Dieu. C’est à contempler cette ressemblance que Jésus invite ses détracteurs. Accueillerai-je la main qu’il me tend, son pardon, pour repartir, réapprendre à aimer et me laisser aimer, à me laisser recréer, homme et femme, comme au commencement, pour le suivre, lui, le Christ, le Fils de l’Homme ? …
« Ce mystère est grand », s’émerveillera Paul. Célébrer la ressemblance de Dieu est une joie infinie, une naissance, don et Pardon refondateur de Dieu qui sème et qui envoie. Père, nous te confions nos yeux, nos sens, qu’ils se lèvent vers le commencement. Au commencement tu les créas homme et femme. Au commencement était le Verbe. Et le Verbe s’est fait chair. Et il a habité parmi nous. … L’accueillerons-nous ?
Olivier de Framond, compagnon jésuite