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Mt 6, 19-23 J’accumule ce qui a valeur pour moi… Alors que me dit donc cette accumulation ?
Matthieu 6, 19-23 : Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et la rouille les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler. Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où les mites et la rouille ne dévorent pas, où les voleurs ne percent pas les murs pour voler. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. La lampe du corps, c'est l'œil. Donc, si ton œil est vraiment clair, ton corps tout entier sera dans la lumière ; mais si ton œil est mauvais, ton corps tout entier sera plongé dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, quelles ténèbres y aura-t-il ! »
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Pas à pas, d’une manière toute expérimentale, une connaissance de son être pour chacun est proposée par le Seigneur : en allant du trésor accumulé, par le cœur, à l’œil… Cela conduit chacun à découvrir ce qui compte le plus pour lui présentement… Cela nous donne de pouvoir faire, concrètement, un examen de conscience. Nous concentrons notre observation sur ce que nous accumulons, pour reconnaître ce qui a valeur pour nous. Peut-être, nous faut-il simplement nous souvenir de ce que l’on dit d’une valeur. C’est quelque chose qui nous met en mouvement, comme le bébé qui tend les mains vers quelque chose qui lui paraît désirable. Alors, vers quoi tendons-nous les mains, chacun de nous ? Vers quoi, sans cesse, nous allons et nous rassemblons… les objets accumulés sont bien souvent les signes de notre quête…
Il y a, en chacun de nous, une capacité d’accumuler pour un bien. Je le vois, chaque jour, en passant sur le trottoir le long de l’Eglise qui mène aux bureaux où je travaille. Un « sans domicile fixe » a installé son campement. Il a de fait pas mal d’objets mais chose surprenante beaucoup de ces objets sont relationnels, pour entrer en rapport avec l’autre, une petite table, des chaises, des jeux de cartes, des livres, des revues et bien souvent plein de personnes, bien différentes, passent du temps avec lui pour échanger, jouer, deviser, écrire… Son prédécesseurs, quant à lui, cherchait davantage à accumuler des moyens de confort, se protéger de la pluie, disposer d’un endroit clos, se retirer du regard des autres… Le passage de la police qui leur reprend leurs objets et libère l’espace public, leur redonne d’accumuler à nouveau, dans leur même perspective…
Ce qui est vrai des SDF et aussi vrai de chacun de nous… A partir du repérage proposé par Jésus, nous pouvons voir, prendre conscience de vers où nous voulons de fait aller. Cette prise de conscience peut nous être salutaire. Quels sont donc les objets, matériels ou immatériels, que je cherche sans cesse à accumuler ? De quoi sont-ils donc le signe, de quel désir... Et de ce constat, je puis me demander si mon dynamisme de vie est bien orienté ou non… Je deviens alors libre pour un ailleurs, pour une traversée véritable… Me mettant à la suite de ce Christ qui ne possédait même pas une pierre pour reposer sa tête…
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite
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