Jésus a peut-être croisé le père Ignace (de Loyola), je ne sais pas. Nous avons ici un petit traité du discernement des esprits. La nouveauté fait souvent peur. La famille de Jésus et ses proches viennent de s’alarmer sur lui : « il a perdu la tête ». Des scribes de Jérusalem, donc ça doit être grave, et disent à droite à gauche : « c’est par Béelzéboul qu’il chasse les démons ».
Comme à l’Inquisition, on voyait des illuminés partout, à cadrer, à brûler. Ou comme aux campagnes électorales, les adversaires se diabolisent mutuellement. Il n’y a plus qu’une chasse aux esprits impurs. Il n’y a plus que de l’ivraie, partout, à arracher. C’est pour le blé, mais on en vient à oublier le blé. Au point de confondre esprits impurs et Esprit Saint. Alors « c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons ». Et la rumeur se répand, un tweet par ci, un tweet par là.
Il y a Jésus et les 12, avec les foules qui viennent à lui pour accueillir une Bonne Nouvelle et retrouver la vie. Il y a ceux qui restent en dehors de cette vie nouvelle. Leur pouvoir, leur influence, leur aura diminuent peut-être, ça fait peur. Il y a la réponse de Jean-Baptiste : être l’ami de l’Epoux, et c’est toute sa joie. Il y a celle de la volonté propre : « et moi, et moi, et moi ? », qui voit le diable partout. Notre seul travail est d’accueillir et reconnaître l’Esprit Saint, l’Esprit du Père et du Fils, le souffle créateur, pour le choisir. Seigneur, que je recherche seulement ton Esprit.
Olivier de Framond, compagnon jésuite