Lc 6, 20-26 Etre tournés, tous ensemble, vers la plénitude à venir…
Luc 6, 20-26 Jésus s'était arrêté dans la plaine, et la foule l'entourait. Regardant alors ses disciples, Jésus dit : « Heureux, vous les pauvres : le royaume de Dieu est à vous ! Heureux, vous qui avez faim maintenant : vous serez rassasiés ! Heureux, vous qui pleurez maintenant : vous rirez ! Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous repoussent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l'homme. Ce jour-là, soyez heureux et sautez de joie, car votre récompense est grande dans le ciel : c'est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes. Mais malheureux, vous les riches : vous avez votre consolation ! Malheureux, vous qui êtes repus maintenant : vous aurez faim ! Malheureux, vous qui riez maintenant : vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! Malheureux êtes-vous quand tous les hommes disent du bien de vous : c'est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes.
« Regardant alors ses disciples » Jésus est en mouvement, son regard aussi. Il voit aussi les autres en mouvement, la foule, ses disciples, le monde en mouvement, le monde en train de revenir gracieusement en Dieu, dans la joie des liens de fraternité qui s’ébauchent… Il sent le flux de vie qui passe, anime, entraine, console, dynamise… Il prend le temps de goûter, de contempler l’action qui se déroule, il va même donner le sens de ce qui se vit, il projette les personnes dans leur vraies dimensions, dans leur plénitude à venir… Et un mot naît à sa bouche, le mot « heureux »… et un autre naîtra « malheureux », un bonheur sous une autre modalité… Ceux qui sont dans le mouvement et ceux qui ne le sont pas, ou qui ne le sont pas encore. Et une autre oscillation scande son discours : le « maintenant » et le futur…
« Maintenant » Laissons-nous prendre par ce mouvement que nous propose Jésus. Oui reconnaître la situation dans laquelle je suis, et percevoir à quoi je suis appelé, vers quoi je vais, percevoir ce flux, ne pas s’y opposer, le laisser me pénétrer, le laisser me conduire vers un plus de vie, vers un plus de bonheur en espérance… Mais je dois aussi entendre le mot « malheureux ». Il s’applique à moi quand je m’enfonce dans la situation présente, où je la laisse être comme mon alpha et mon oméga… que je me laisse enfermer, que je me dissous dans la situation, que je me néantise d’une certaine manière, où plus rien ne naît de moi ? La parole de Jésus m’appelle toujours à devenir, à sortir, à quitter, à espérer, à aller… et la malédiction sonne alors comme une bénédiction d’un autre type. Elle me promet de me sortir de mon enfermement de me conduire de nouveau à espérer… Mais la dernière béatitude sonne d’un éclat encore nouveau…
« A cause du Fils de l’homme » Jésus s’inclut dans le champ qui gouverne nos vies. Son existence n’est pas anodine, elle donne à chacun qui la rencontre de se positionner. Et de cette prise de position assumée personnellement peut surgir des mouvements d’hostilité de la part de ceux qui sont installés, ici et maintenant… de ceux qui ne veulent pas que les choses bougent, qui ne veulent entendre qu’une parole qui conforte leur situation présente, qui les enferme dans ce quotidien confiné… Jésus est sur la brèche, il nous appelle à y être nous aussi, il nous appelle à l’inconfort de la vraie vie, celle qui va, tel le vol d’un papillon… chanter la pure gloire de la Vie, partager le bonheur avec les autres…
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