Lazare, en hébreu, c’est « Dieu a secouru », ai-je lu. La Pâque du Christ, la Pâque de Dieu et du Fils de l’Homme est la victoire des « Lazare ». Il y a le frère de Marthe et Marie, « Lazare » que Jésus aimait. Il a pleuré sur lui, comme le Père pleurera en silence – personne ne le verra - sur son Fils bien-aimé à la Passion. Ici c’est un autre Lazare, un pauvre, couvert d’ulcères. Ses seuls compagnons sont des chiens qui lèchent ses ulcères. Est-ce pour rappeler les « petits chiens » de la Syro-phénicienne, et suggérer en « Lazare » les nouveaux chrétiens, rejetés par des « riches » qui ne veulent pas du Christ et de ses disciples ? Ce qui frappe dans l’histoire, c’est l’absence de parole entre Lazare et « le riche » - il n’a pas de nom, lui -. Jésus est sa voix auprès des pharisiens.
Les pharisiens croient en la résurrection, ils peuvent entendre la parabole. Lazare trouve la consolation, le voisin repu de festins, la souffrance. « Dis-moi quelle est ta joie », c’est le titre d’une page d’un auteur sur le discernement des esprits. Celle de Lazare est à venir, joie d’avoir un nom, joie d’être avec Abraham, le père de la foi, joie de croire avec Dieu, joie de goûter sa Paix. Le Christ révèle les cœurs et sauve, il ne change pas qui ne veut pas se convertir. C’est sa Liberté et sa Pauvreté, car tout est Don en lui, et seul l’Amour est créateur. Comme l’évoque Jérémie, qui met sa foi dans un mortel a pour demeure une terre inhabitable. Et il la rend inhabitable pour beaucoup. Celui qui met sa foi dans le Seigneur ne supprime pas les déserts inhabitables, mais il les endure et les traverse. Lui seul porte du fruit car il accueille l’eau vive et la sève de Dieu. Lazare, sois béni ; apprends-nous le cœur doux et humble du Bien-aimé.
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Jr 17, 5-10 ; Ps 1, 1-2, 3, 4, 6 ; Lc 16, 19-31
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