Il semble que Côme et Damien sont plus connus par leurs miracles que par leur vie. C’est leur martyre, torturés et décapités, sous Dioclétien au début du 4ème siècle, qui va les faire connaître, comme dans une onde qui se propage largement. L’histoire les associe comme des frères et même des jumeaux, médecins. Ils viendraient de Cilicie, soit la Turquie actuelle du sud-est. Ils sont patrons, Côme, des chirurgiens, Damien, des pharmaciens. C’est toujours bon à savoir, alors que nous sommes peut-être pris entre le dépit de Qohélet et l’espérance d’une vie nouvelle.
Qohélet semble assommé par la répétition indéfinie de tout : les labeurs, la vie et la mort, le mal et le bien. Y aura-t-il toujours des « Hérode » et les prophètes ? Hérode ! Il nous montre qu’il y a deux façons de voir. « Il cherchait à voir Jésus », dit Luc. Comme Zachée, apparemment. Mais pas vraiment. Il y a un « voir » qui fait « voyager », dans tous les sens du mot. Zachée voyage jusqu’à un sycomore. Et s’en suivra pour lui un voyage, intérieur plus encore que physique, les deux en fait. Hérode reste comme cet aveugle « à moitié guéri » de l’évangile de Marc, qui dans les humains voit défiler « des arbres qui bougent ». Il voit des ombres, comme un Jean-Baptiste ressuscité, un Elie, un prophète, tels que la rumeur raconte. Mais il ne sort pas de lui-même. Il est seul et lié par une attache au pouvoir. Zachée, lui, a « vu ». Il est sorti de lui-même. Il est né. « Voir » vient peut-être quand tout ce qui semblait répétitif à s’en lasser, comme Qohélet, devient « toute chose nouvelle » en Jésus, en Dieu. Rabbouni, que je voie !
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Qo 1, 2-11 ; Ps 89 (90), 3-4, 5-6, 12-13, 14.17abc ; Lc 9, 7-9