La vie est une correspondance de désirs : celle de la créature, à celle du Créateur source de la Vie, maître de la vie et de la mort. Paul et les siens sont saisis par les vagues de Dieu pour témoigner, de lieu en lieu. Ils quittent Chypre pour la Pamphylie. Un autre disciple, non, qui retourne à Jérusalem. La correspondance de désirs ne s’est-elle pas réalisée en lui ? Ou le désir du maître de la Vie le demande-t-il à Jérusalem ? Ce n’est pas dit. Me laisser porter par l’eau créatrice de Dieu, et non par mes volontés propres, c’est une aventure jamais finie… Les chefs de la synagogue ont perçu que Paul venait d’un Autre, puisqu’ils l’invitent à leur parler. Et là Paul relit devant eux l’histoire de ce désir de Dieu avec son peuple. Dieu s’est frayé un chemin comme il a pu. En ce petit peuple Israël. En Moïse, sauvé des eaux, qui a échappé à la mort. En sortant d’Egypte, en traversant le désert, en trouvant dans la peine une terre, en David roi imprévu après Saül, en un sauveur, Jésus, préparé par Jean le baptiste. Paul propose une relecture des Ecritures. Il invite là encore à une correspondance de désirs : oui, Dieu a-t-il œuvré ainsi pour nous conduire ? Alors j’y vais, je lui offre mon désir. C’est vrai que Dieu sauveur en exterminant 7 nations, c’est indigeste. Comment entendre cela. J’avais une grand-mère qui avait du mal avec ça, et je peux comprendre… Mais Jésus est sans doute sauveur en laissant s’accomplir l’Ecriture. Ce que Paul a relu, Jésus l’a vécu, il l’a reçu de son Père. Il a accueilli en lui l’œuvre de la Vie, de la Parole, qui crée en séparant, en sa création, en son peuple, même pris par 1000 volontés propres brouillonnes. Certains ont reconnu en lui l’Envoyé du Père, dans l’épaisseur du monde.
Père Olivier de Framond
