Relations intimes non sexuelles, caresses et massages de secrétaire, abus sexuels, pédo-criminalité, « péché contre le 6ème commandement » etc.
Les évènements mettent en question notre rapport au corps, à la sexualité, à la tendresse aussi. Quelques réflexions en vrac.
Nous sommes un ; notre corps et notre âme (notre psychisme) sont assumés, menés à leur pleine humanisation par notre esprit. Nous ne pouvons aimer qu’avec toutes les composantes de notre être. Nous ne pouvons être sauvés qu’avec toutes. Vivre, exprimer notre amour, fut-il le plus spirituel, ne peut faire l’économie du corps et de l’âme, ne serait-ce que par la parole, le sourire, le sacrement.
Mais les abus sexuels de toutes sortes rendent suspects tous les gestes et brident l’expression de la tendresse. Tous n’en souffrent pas. Certains sont plus ou moins tactiles, le toucher (non sexuel) n’est qu’un des cinq langages de l’amour.
Nous avons tous pu cependant expérimenter, même si nous ne sommes pas familiers des démonstrations physiques, l’apaisement que procure le toucher chez les petits enfants ou les personnes âgées ou malades.
Il est donc important, et urgent, de retrouver un juste rapport au corps, des gestes chastes et sans « ambiguïtés ».
Pour cela, comme toujours dans la vie réelle, pas de recette miracle, pas de réponses toutes faites. Il faut examiner sa droiture d’intention, faire preuve de réalisme quant à ses pulsions et ses failles, apprivoiser son inconscient. Il faut être prudent et paisible. Et surtout à l’écoute, de ses propres réactions, et de celles de l’autre : percevoir ses réticences, ses attentes, son trouble, sa zone d’intimité inviolable. Surtout, se refuser à la manipulation et à l’emprise affective ou spirituelle. Certaines relations qui n’ont rien de sexuel peuvent être mauvaises. La question à se poser est : « cette relation est-elle bonne pour (fait-elle grandir) moi, l’autre, notre couple-famille-communauté-ministère-etc. ? Si une des réponses est négative, les autres le sont aussi certainement et c’est alors ce lien qu’il faut rompre.
Mais, de grâce, cessons d’être tétanisés par la peur. Osons le geste qui dit notre amitié, notre soutien, notre gratitude. Osons les gestes de la prière qui nous éduquent dans ce domaine. Osons aussi la miséricorde pour ceux qui luttent et qui, parfois, chutent. Et que l’Enfant de la crèche nous fasse retrouver les chemins de la tendresse.