Cette année, le Jardinier de Dieu est très heureux de vous inviter à suivre les pas d’une pèlerine (paroissienne de Colomiers) sur les chemins de St-Jacques de Compostelle.
Une fois par semaine durant les mois de Juillet et d’Août un article sera publié sur notre site.
A travers le récit de ce pèlerinage vécu, nous découvrirons un peu de la nature mais surtout le changement profond du cœur et de l’âme du marcheur. Merci de tout cœur à Geneviève pour ces belles lectures et ces photos qui nous aident à contempler la Création et à louer le Créateur.
Le Jardinier de Dieu
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Dans les sentiers de crête ou les chemins creux, dans les bois ou devant des horizons époustouflants de beauté, sous la grêle et dans la neige à -5°C ou à 40°C à l'ombre en rase campagne desséchée, le chemin de Compostelle est un rythme; chacun le sien.
Espace de liberté, cette aventure de foi est un apprentissage de la légèreté, c'est vivre l'instant présent, se connecter avec la nature, se nourrir des odeurs, des couleurs, des sons, des chants des oiseaux. Chaque pas donne l'occasion d'écouter et de goûter le ciel, le vent, les bruits et se fondre dans l'environnement.
La vie devient disponibilité, à ne s'occuper que de l’essentiel, sans s'encombrer par trop d'anticipation, pour accueillir ce monde du dénuement et de la simplicité.
Quand rien n'est plus important que le fait d'avancer, l'essentiel s'impose. Les pieds reprennent leur place centrale et stratégique. Prendre soin de son corps, se nourrir et boire suffisamment devient la clef du bien-être et de la bonne humeur. Le compagnon inséparable du marcheur, c'est son sac, qui au fil des kilomètres, se transforme en coquille intégrée à ce nouveau genre d'escargot.
Le chemin de Compostelle est également le temps de l'intériorité pour donner toute sa place au silence. La méditation comme compagne, la marche laisse à la prière le temps de se déployer.
Au fil des heures, le sillon de la pensée se transforme en approfondissement, une relecture de vie en toute sérénité avec ses pleins et ses vides. La liberté de l'humeur «en roue libre» est nourrie par la nature toujours pleine de belles surprises.
Le chemin se fait travail sur les limites, les raideurs intérieures, les peurs, le besoin de sécurité. Ces réflexions sur «le trop» et «le pas assez» qui dessinent l'ajustement en conformité avec son identité profonde, la découverte de sa réalité propre. Jour après jour c'est le chemin qui révèle le pèlerin.
Balise après balise cette épreuve de patience devient école d'espérance. Pas après pas, cette marche de persévérance est chemin de confrontation. Le corps est broyé comme pour rendre l'intérieur plus tendre, plus disponible pour se laisser toucher, rentrer en harmonie avec le Monde, ouvrir son cœur à l'Amour Universel.
Geneviève R. - à dimanche prochain 5 juillet 2015