Ce matin, un homme dort à même le sol le long des tapis roulants de la station de métro Montparnasse… les gens passent devant lui sur le tapis, marchant ou se laissant déplacer. Ils éprouvent nombreux la détresse de cet être humain. Mais ils sont aussi entrainés par le mouvement de l’appareil. Et très vite, un clou chasse l’autre. A quoi bon, il y en a tant… Pourtant, soudain, un voyageur qui marchait d’un bon repas quitte le flot. Il revient sur l’homme en marchant comme à contrecourant des autres, il dépose deux tickets restaurants devant la face de l’homme en plein sommeil… Au réveil, il commencera la journée avec un petit viatique… L’autre homme rejoint la foule des voyageurs, après son geste anonyme.
Un peu plus loin, une jeune
femme s’arrête avec une grosse valise devant un escalator. Elle doit prendre dans ses bras son petit chien qui a peur du système. Chacun fait preuve d’amabilité… Pardon pour l’embarras, mais je
vous en prie madame… prenez votre temps…
Un homme, un chien… des gens à la même vitesse ou à des vitesses différentes… La mécanique nous facilite la vie mais la restreint aussi… la canalise… Qui rencontrons-nous si nous allons vite ? Ceux, seulement, qui vont à la même vitesse que nous, pour un certain temps, à vrai dire peu de monde… Et bien des choses ne cessent de se mécaniser en nos vies, elles s’informatisent même… Montparnasse Bienvenüe du nom de l’ingénieur qui a bâti le métro… Aller d’un point à l’autre, oui mais en rencontrant son prochain…
C’est Noël, ralentissons vraiment !
Père Jean-Luc Fabre
Photo 1 http://static.lexpress.fr/medias/291/tapis-roulant_342.jpg
Photo 2
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/4c/Metro_Paris_-_Ligne_4_-_Station_Montparnasse_-_Quais.jpg