Comment pouvons-nous nous entraider à chercher avec passion les traces de Dieu dans notre vie de tous les jours et à prendre des décisions selon l’Évangile. Lisons le partage de Natalie Lacroix
Dans notre société actuelle, beaucoup d’hommes et de femmes cherchent un sens à leur vie. Ils ont pourtant, apparemment, “tout” pour être heureux : une famille, un travail,… Mais, au plus profond d’eux-mêmes, il y a une faim inassouvie, une quête d’autre chose. Ignace nous aide à trouver le chemin d’une vie plus simple et pleine de sens parce qu’orientée vers l’Amour. La spiritualité ignatienne nous donne une colonne vertébrale solide : elle nous amarre au Christ - Ignace est un passionné du Christ - et du coup, nous donne une grande liberté de mouvement et d’action, ce qui est particulièrement important dans notre société où, au cours d’une carrière, nous sommes souvent appelés à changer plusieurs fois de profession, ce qui implique parfois des déménagements et où il y a souvent aussi beaucoup de bouleversements sur le plan affectif. Cet attachement au Christ va peu à peu m’apprendre à me rendre libre pour mieux aimer et me laisser aimer. La liberté, ce n’est pas faire ce que je veux, quand je veux. La véritable liberté, c´est choisir ce qui me conduit à un amour plus grand, plus fort, plus authentique de moi-même, des autres et de Dieu. En effet, ces trois-là se tiennent : l’amour de soi, des autres et de Dieu.
De plus, à l’époque d’Ignace, pour chercher et trouver Dieu, on devait fuir le monde et se retirer dans le silence et la solitude. Or, Ignace à travers ce que le Seigneur lui enseigne, découvre que le monde est bon puisque créé par Dieu, que les hommes sont ses créatures bien-aimées et que c’est là, au cœur de notre réel, que le Seigneur veut se communiquer à nous, nous partager tout ce qu’Il est, tout ce qu’Il a. Et Dieu est Amour. Ce qu’Il veut nous partager, c’est son Amour même. C’est révolutionnaire à son époque. Mais Ignace n’est pas naïf. Si tout peut nous conduire à Dieu, il sait bien que tout ne nous conduit pas nécessairement à Dieu. Ignace va découvrir peu à peu une méthode pour repérer les relations, les activités, les lieux, les engagements divers qui me donnent la paix du cœur et la joie des profondeurs, et ce qui, au contraire, me rend triste, en colère, découragé, tendu, stressé,... Dieu est toujours du côté de la joie et de la paix. Mais là aussi se trouve le “fil rouge” de ma vie, ce pour quoi j’ai été créé. Chacun et chacune d’entre nous est appelé à apporter sa petite pierre à la construction de l’humanité. Cette pierre est unique. Si je ne l’apporte pas, personne ne l’apportera à ma place. Cette méthode est une grande aide pour prendre des décisions au quotidien.
S’il fallait choisir un mot pour définir la spiritualité ignatienne, ce serait le mot
LIBERTÉ. Elle met au large tout en étant très exigeante parce que l’Amour est exigeant. Quand on aime, on ne fait pas n’importe quoi. […]
Entrer en CVX est un acte de foi, d’humilité et de confiance énorme. Humilité, parce que je partage des choses très personnelles en vérité. L’enjeu est de pouvoir devenir de plus en plus soi-même devant les équipiers. Confiance en soi et dans les autres. En soi, parce que je crois que j’ai quelque chose d’unique à apporter aux autres, que ma parole a du poids, de la valeur, même si je partage des choses toutes simples. Dans les autres, parce que je crois que les autres peuvent m’écouter sans me juger et sans me donner des conseils. Je crois que mes équipiers me sont donnés pour m’aider à trouver et, ensuite, à rester fidèle au fil rouge de ma vie. Foi, parce que je crois que Dieu se dit et se révèle à moi à travers la parole de mes équipiers et aux autres à travers ma parole. En équipe, nous écrivons un cinquième Évangile. À travers nos partages, nous nous partageons les uns aux autres comment Jésus est à l’œuvre aujourd’hui.
Natalie Lacroix, Propos recueillis par Guy Schuller, président de la CVX Luxembourg http://www.cvx.lu/notre-spiritualite-unsere/entretien-avec-natalie-lacroix-et