« Notre vocation ? C'est d'être le sacrement collectif d'une Présence qui est la liberté dans sa source, un sacrement de silence où toute l'humanité contemporaine subira l'attraction de cette Présence qu'il est inutile de nommer si l'on n'en vit pas, car on ne fait que l'abîmer, la défigurer, la limiter et la rendre odieuse. Il nous faut vivre de cette liberté, vivre de cette Présence qui est universelle et en chacun de nous, la vie de tout l'univers. Car si nous sommes axés sur le Dieu vivant, nous sommes au coeur des autres. C'est la seule manière d'atteindre les autres, d'atteindre leur intimité sans la violer, c'est aller, justement, nous-mêmes, jusqu'à la racine de notre être, c'est la même racine que les autres plongent dans le coeur de Dieu. Nous pouvons agir les yeux baissés, à condition que nous écoutions cet appel, que nous soyons atteints et fascinés par cet Amoureux, un Dieu qui est totalement engagé dans notre vie, (...) un Dieu qui ne peut pas s'exprimer dans cette création, si nous ne sommes pas translucides à sa présence. »
Maurice Zundel in "Les Minutes étoilées de M. Zundel", d'Emmanuel Latteur. (page 40-42, Editions Anne Sigier)