« Nous avons beaucoup parlé de la foi, nous avons dit qu’elle était d’abord la racine par laquelle la vie se développe, la décision fondamentale de percevoir Dieu et de l’accueillir. Et que c’est la clef qui ouvre tout le reste.
Cette foi signifie espérance parce que ce monde n’est tout simplement pas bon et ne devrait pas non plus rester ainsi. Si on le considère d’un point de vue simplement empirique, on pourrait penser que le mal est la puissance principale du monde. Espérer chrétiennement signifie connaître l’existence du mal et pourtant avancer avec confiance vers l’avenir. Le principe de la foi c’est accepté d’être aimé de Dieu ; à partir de là elle ne signifie pas seulement lui dire oui ; mais dire oui à la création, aux créatures, avant tout à l’homme, essayer de voir en lui une image de Dieu et donc de devenir capable d’amour.
Ce n’est pas simple. Mais par le oui fondamental, par la conviction que Dieu a créé les hommes, qu’il est derrière eux, qu’ils ne sont pas seulement négatifs, l’amour peut trouver une raison d’être et, à partir de la foi, fondé l’espérance. L’espérance contient un élément de confiance envers notre histoire menacée, mais elle n’a rien à voir avec l’utopie. Ce n’est pas un monde meilleur qui est l’objet de l’espérance mais la vie éternelle. L’attente d’un monde meilleur n’est pas une raison d’être, car ce monde meilleur n’est pas le nôtre, et chacun doit s’arranger avec son monde, son présent. Le monde des générations à venir sera essentiellement marqué par la liberté dont elles disposeront et nous ne pouvons le déterminer d’avance que dans des proportions très limitées. Mais la vie éternelle est mon avenir et donc une force qui marque l’Histoire ».
Foi, espérance, charité, les vertus cardinales,
Que signifient-elles dans la vie de Joseph Ratzinger Cardinal ?
par Peter Seewald Le Christianisme et l’Eglise au seuil du troisième millénaire.
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