« Marie, Marie, viens jouer avec nous ! ». Alors, tu arrêtes de jouer avec la terre et tu
cours, petite fille, à travers les genêts et les vignes. Dans un grand éclat de rire, tu découvres tes camarades de jeux cachés dans les branches du vieil olivier argenté.
Nous te connaissons un peu dans des situations d’adulte, mais tu as bien dû être une enfant, une adolescente.
En quelque sorte, avant d’être notre mère, tu es notre sœur.
Tes parents aiment t’entendre rire, tout comme ils aiment ton petit visage sérieux et
attentif quand tu apprends à pétrir le pain ou bien que tu reviens de puiser de l’eau, ou que tu apprends à tisser. Ce sont eux qui t’ont appris l’histoire de ton peuple ; ils t’ont appris à
célébrer et à prier Dieu sur les habituels chemins de chaque jour, dans les envies de justice de ton peuple, dans ses appels au secours, dans ses paroles d’amour ou dans ses cris de joie.
« Écoute Israël, le Seigneur ton Dieu est l’unique Seigneur…Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes ta force… »
Et toi, tu as appris à respirer Dieu dans la brise du soir, le parfum des fleurs des prés, l’odeur de la terre sèche mouillée par la pluie bienfaisante, le chant des oiseaux.
Tu as appris à reconnaître le regard de Dieu dans le regard des enfants et des vieillards, là où il y a tant de lumière et des trésors de tendresse.
Tu as appris à sentir Dieu dans ton cœur, là où tout est gratuit, là où les hommes se paient en sourires de bonté, en accolades fraternelles et en desseins bienveillants.
Si bien que quand l’ange messager de Dieu est venu, tu as su, Marie que c’était la voix de
Dieu car elle était douce comme la paix quand elle vient se poser en nos cœurs, car elle était forte comme la joie quand elle réchauffe de soleil notre vie.
« Oui, c’est Toi, mon Dieu, mais où cela me mènera-t-il de t’entendre ? Tu sais
bien que je ne comprends pas tout ce que tu me demandes, c’est trop grand pour moi. Et qui suis-je pour que tu viennes me demander d’être la mère de ton fils, je ne suis rien, je suis toute
petite. Mais je reconnais ta voix et je sais depuis longtemps que tu ne veux que le bonheur des hommes. Oui, je te fais confiance, je crois en Toi, j’ai foi en Toi. Guide seulement mes pas et
moi, je t’écouterai. »
Te souviens-tu de ce jour, Marie : les hommes revenaient d’avoir travaillé cette terre
de la Promesse où ils puisent leur force ; les hommes parlaient sous l’ombre parfumée des figuiers de ce Sauveur promis de la bouche des prophètes, de ce Messie qui les libèrera, et dans ta
tête et dans ton cœur tournait et chantait en secret : « Et si ce Sauveur qui va venir était mon fils ? »
Marie, dès ton enfance sans doute, tu savais tout garder dans ton cœur et ton cœur devait être si brûlant et si passionné de Dieu, qu’il t’a tout demandé, juste parce que tu avais foi en lui. Et dans la confiance, tu as dis oui. C’est ton oui qui a permis à Jésus de venir habiter parmi nous pour nous montrer le visage d’amour de Dieu. C’est ton oui qui a engendré notre avenir. Merci pour ce cadeau.
Odette P.
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image 2 : Merci à la petite midi http://petitemimine.centerblog.net/