Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Lc 5, 27-32 Tout commence par un regard

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 5 Mars 2022, 12:08pm

Catégories : #2014 Evangile piste de réflexion

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 5,27-32.

En ce temps-là, Jésus sortit et remarqua un publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts) du nom de Lévi assis au bureau des impôts. Il lui dit : « Suis-moi. »
Abandonnant tout, l’homme se leva ; et il le suivait.
Lévi donna pour Jésus une grande réception dans sa maison ; il y avait là une foule nombreuse de publicains et d’autres gens attablés avec eux.
Les pharisiens et les scribes de leur parti récriminaient en disant à ses disciples : « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus leur répondit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades.
Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu’ils se convertissent. »

 

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« Jésus remarqua » Nous le savons bien, entre les êtres, la relation marque son évolution par le regard que nous nous portons les uns aux autres. Soudain, un homme se surprend à ne plus regarder sa collègue de travail de la même manière, signe d’un amour qui s’éveille. Le regard que m’adresse cette femme qui implore ma pitié dans la rue ne me quitte plus et me pousse à agir, à donner... Dans l’évangile de Luc, Jésus fait de même, il voit et remarque la veuve et son obole, les invités en divers repas... Jésus est attentif, il observe chacun. Il voit cet homme en profondeur, tel qu’il est, tel qu’il est devenu, tel qu’il est capable de devenir encore, tel qu’il aspire à être... Un regard qui ne juge pas mais qui voit le réel de nos vies avec bienveillance, une parole aussitôt fuse : " Suis-moi."

 

« Abandonnant tout » Une expérience de quel ordre ? Abandonner une chose, une relation... Oui nous pouvons le comprendre même si cela peut-être bien douloureux, mais abandonner « tout », cela veut dire quoi vraiment ? C’est accueillir la vie à partir de l’événement de cet appel et non plus à partir de ce qu’il y avait auparavant dans ma vie. Mais c’est événement n’est pas qu’un événement sans suite, il est une ouverture, une promesse : « suis moi ». C’est une ouverture qui dure puisque celui qui appelle s’engage dans son appel. En abandonnant tout, il s’agit de le suivre lui, Jésus. Je n’abandonne pas pour un rien [cela me conduirait à une nostalgie de la perte qui me figerait] mais pour une suite, une relation naissante susceptible d’évoluer, de changer, de (me) changer... D’ailleurs, nous voyons que cette suite entraine aussitôt chez Lévi une prodigalité, une munificence, il invite ses amis avec son Seigneur.

 

« Je suis venu appeler » et nous alors ? Une parole qui s’adresse, dans la foi, à chacun de nous. Que pouvons-nous faire ? Nous disposer à entendre cette déclaration. Comment ? En considérant ce que Jésus fait, dit, exprime de lui-même... Se laisser toucher par Lui, se laisser mouvoir, y croire. Entrer suffisamment en profondeur en relation avec Lui, pour que je lui parle aussi vraiment, sans fard, sans chichi, comme je suis avec mes failles, mes détresses, mes fragilités aussi, sans essayer de faire bonne figure. Cet enjeu est indépassable, tout au long de notre vie il se présentera à nous. Aujourd’hui, quel qu’ait été mon chemin, je suis pauvre, disponible pour vivre de sa parole, celle que je reçois de Lui aujourd’hui.

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite

Pour aller plus loin 

photo http://www.linternaute.com/homme/mode-de-vie/enquete/l-homme-parfait-selon-les-femmes/image/femmes-preferent-hommes-aux-yeux-verts-a-37-386671.jpg

 

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