Jeudi (13e semaine du temps ordinaire)
En ce temps-là, Jésus monta en barque, refit la traversée, et alla dans sa ville de Capharnaüm.
Et voici qu’on lui présenta un paralysé, couché sur une civière. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Confiance, mon enfant, tes péchés sont pardonnés. »
Et voici que certains parmi les scribes se disaient : « Celui-là blasphème. »
Mais Jésus, connaissant leurs pensées, demanda : « Pourquoi avez-vous des pensées mauvaises ?
En effet, qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien dire : “Lève-toi et marche” ?
Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir, sur la terre, de pardonner les péchés… – Jésus s’adressa alors au paralysé – lève-toi, prends ta civière, et rentre dans ta maison. »
Il se leva et rentra dans sa maison.
Voyant cela, les foules furent saisies de crainte, et rendirent gloire à Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes.
Dans un cadre familier «dans sa ville de Capharnaüm», surgit une nouveauté : un paralysé est amené à Jésus. Voilà comment Jésus y réagit. «Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés.» puis «Lève-toi, prends ta civière, et rentre chez toi.» Ce qui nous est donné aujourd’hui à entendre et à contempler : Une parole qui a priori bénit… une parole qui veut la vie en son entier… aussi bien le plus haut : une vie sainte, que le plus bas : une vie concrètement améliorée… une parole qui se manifeste clairement… qui tient dans l’adversité, qui ne dévie pas. Une parole qui touche les autres, elle polarise les spectateurs…
· Les Scribes quelques scribes se disaient : «Cet homme blasphème.» un principe de jugement, de condamnation est à l’œuvre
· La foule comme souvent dit des vérités quand elle est dans un a priori de bienveillance, «la foule fut saisie de crainte, et elle rendit gloire à Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes».
· Sans oublier les disciples bienveillants qui suivent le processus global et rapporteront l’histoire pour nous donner nous aussi de nous positionner…
Nous pouvons encore une fois voir comment une expérience, j’en fais quelque chose vraiment selon mon axe de réflexion… cela conforte le PPI : relire les expériences oui mais selon un axe de réflexion, qui soit porteur de vie pour moi…
L’enseignement pour nous, ce à quoi nous sommes appelés… ce que nous pouvons recevoir comme un don… l’«a priori de bienveillance»… pour nous qui sommes tous des éducateurs, cela compte fondamentalement… la vie se joue dans La Manière de regarder… Il est bon de s’encourager au positif… développer une culture de la vie… Patrick Goujon définit ainsi la culture. Elle désigne l’ensemble des représentations et des discours par lesquels nous agissons et pensons notre rapport à l’existence tels que nous les recevons de la société dans laquelle nous vivons. C’est par la culture que prennent sens les expériences et les noms qui les désignent, les images qu’ils engendrent, au quotidien comme à l’ultime. La culture est vivante là où l’homme se demande ce que signifient naître, mourir et engendrer.
Aider, s’aider, à dire le bien… notre essence… dire du bien, encourager… Je demande en ce soir au Seigneur de m’aider à maîtriser mon désir de perfection qui parfois peut me rendre assassin envers mes plus proches… Elle est très juste cette remarque de Gustave Flaubert. «La passion de la perfection vous fait détester même ce qui en approche».
Deux outils personnels, en plus de la manière dont nous pouvons converser de manière positive…
Chaque soir dire au Seigneur les bonnes choses qui me sont arrivées…
Le matin aussi conforter cette attitude de bienveillance par la lecture d’Une belle prière attribuée à Newman. Faisons-la nôtre…
Seigneur, dans le silence de ce jour naissant je viens te demander la paix, la sagesse, la force.
Je veux regarder aujourd'hui le monde avec des yeux remplis d'amour, être patient, compréhensif, doux et sage.
Voir au-delà des apparences tes enfants comme Tu les vois Toi-même et ainsi ne voir que le bien en chacun.
Ferme mes oreilles à toute calomnie, garde ma langue de toute malveillance, que seules les pensées qui bénissent demeurent en mon esprit.
Que je sois si bienveillant et si joyeux que tous ceux qui m'approchent sentent Ta présence.
Revêts-moi de ta bonté, Seigneur, et qu'au long de ce jour je Te révèle.
(Homélie à la messe "au revoir de l'ICAM" le soir du 30/06/2011 à la communauté des Jésuites-Toulouse)
Père Jean-Luc Fabre
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