2ème lecture du 6e dimanche du temps ordinaire
« Invente avec ton Dieu
l’avenir qu’il te donne »
Didier Rimaud
L’homme est une question incessante... Voir les troupeaux placidement ruminer nous en convainc. Que notre vie nous paraît tourmentée lorsque nous regardons ces tranquilles et pacifiques ruminants... Nous pouvons aller dans un sens ou dans un autre, nous jouissons d’une extraordinaire mobilité d’âme... tous, autant que nous sommes.
Le contact avec la Parole de Dieu ne cesse de nous renvoyer à cette question, « qui sommes-nous ? », « que faisons-nous ? »... Nous éprouvons aussi combien nous ne pouvons pas nous orienter sans avoir une idée un peu claire de qui nous sommes, sans tenter une réponse dans la durée... Ces questions aiguisent le regard que nous portons sur notre vie. Elles nous aident tout autant à entrer en sympathie avec tous les hommes, toutes les femmes, chercheurs comme nous à travers les siècles... Et notamment avec ceux qui les premiers se sont risqués dans une vie nouvelle qui a pris forme, une vie que peu à peu d’autres appelleront « vie chrétienne »...
Cette vie, elle doit, comme toutes les autres, veiller à sa subsistance, à sa propagation... mais cette vie est si nouvelle que ce qui semblait aller de soi, trouve alors un nouvel éclairage, une nouvelle finalité, une nouvelle organisation, un nouveau mode de relations aux autres... Oui, pas moins que cela. Ces hommes, ces femmes ont tout bouleversé de la vie, parce qu’une nouvelle bouleversante, inimaginable les avait touchés... Ils feront tout évoluer, au niveau de la civilisation, de la relation entre l’homme et la femme, de la relation entre les générations, entre les forces sociales d’un même pays... Pourquoi cela ?
Parce que pour eux, la vie concrète est devenue de part en part relations avec le Mystère de Dieu, parce que le Christ est venu et que tout de l’aventure humaine trouve en lui et réponse et appel... Tout doit donc être inventé par rapport à la nouvelle de cette venue, par rapport aussi à la visée de cette venue, le salut de tous... Ma manière de faire, ma manière d’être en relation est appelée à signifier ma filiation et ma fraternité... Paul a été un des leurs...
Se lancer dans cette aventure (*) en son nom propre autorise Paul à se donner comme modèle, non pas comme s’il devait être imité dans ce qu’il fait mais il doit être suivi dans sa manière de recevoir la vie, de lui donner forme... au service de la finalité du Christ Jésus... Nous aussi inventons notre propre réponse de 2012, là où nous sommes... Que notre vie devienne chrétienne...
Père Jean-Luc Fabre
Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 10,31-33.11,1.
Frères, tout ce que vous faites : manger, boire, ou toute autre action, faites-le pour la gloire de Dieu.
Ne soyez un obstacle pour personne, ni pour les Juifs, ni pour les païens, ni pour l’Église de Dieu.
Ainsi, moi-même, en toute circonstance, je tâche de m’adapter à tout le monde, sans chercher mon intérêt personnel, mais celui de la multitude des hommes, pour qu’ils soient sauvés.
Imitez-moi, comme moi aussi j’imite le Christ.
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(*) Affinités entre Benoît XVI et Chesterton Par Andrea Monda ROME, mercredi 8 février 2012 (ZENIT.org) dans cet article nous pouvons découvrir comment le Saint Père thématise la vie chrétienne comme une aventure...