Le manque nous ouvre, il est bénédiction pour tous : aimons-le !
Les saints effets de la Résurrection ne cessent de nous toucher, de nous mouvoir, dans notre vie de tous les jours, par la Parole de Dieu. Les apparitions du Seigneur Ressuscité viennent aider notre chemin de foi, le chemin propre de chacun et aussi le chemin commun de l’humanité. Entrons dans une intelligence renouvelée de ce que les premiers chrétiens nous disent de leur propre cheminement pour nous aussi entrer dans leur expérience, pouvoir être « ceux qui croient sans avoir vu ».
« Le soir du premier jour de la semaine ». Nous sommes dans le temps de Pâques, une nouveauté indescriptible vient de nous arriver, nouveauté que nous avons à faire nôtre… Chaque année, l’Eglise d’aujourd’hui nous remet devant cette merveille de l’appropriation par ce qui allait devenir l’Eglise, de la nouveauté toujours nouvelle de Celui qui a traversé la mort… La première perception de cette nouveauté est celle d’une joie qui nous rassemble, joie toujours actuelle. Il n’est que de faire référence aux nombreux témoignages des participants à des vigiles pascales où des baptêmes d’adultes ont eu lieu. Un mot ne cesse de revenir : la joie… Le Seigneur nous remplit de joie, il ne cesse de le faire à tout son peuple, à tous les membres de son Eglise. Et de là, il nous ouvre un chemin, celui des apôtres, le nôtre aussi aujourd’hui. Le Seigneur indique un chemin, donne une mission… Cette joie porte en elle, une mission, un appel…
« Or », le cercle des disciples n’était pas fermé, il en manquait un. Et ce manque est aussi un moteur pour avancer. Quelle aide recevons-nous de ce nouveau dialogue, de cette répétition, la semaine suivante… De bien comprendre ce qui se joue au-delà de ce que nous recevons, de comprendre l’appel que le Seigneur nous lance, comprendre ce à quoi la joie sert. Elle n’est pas sa fin, elle indique un chemin, elle pointe un orient vers lequel il nous est proposé de marcher librement, seulement orientés par elle. Si nous y réfléchissons bien, ce manque, l’ouverture qu’il permet ouvre la possibilité de la foi pour tous, du rassemblement de tous. La joie ne peut être qu’un indicateur tant que l’ensemble de l’humanité n’est pas rassemblée…
« Heureux ceux qui croient sans avoir vu » La morale de cette apparition. Situer les signes comme des signes, être comme le sage chinois qui voit la lune et non le doigt. Ce temps pascal est là pour nous conforter dans cette manière juste de voir, de vivre, d’agir. Entrer dans le chemin de la foi, vivre de cette promesse ainsi, nous rend « icônes » pour nos frères. Vivre la foi, dans la pauvreté radicale de la foi, est ce qui la rend sensible palpable, attirante à d’autres… C’est ce que Thomas a donné à comprendre à la première communauté. C’est le chemin sur lequel il nous est proposé de marcher à notre tour…
père Jean-Luc Fabre
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