Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Jn 1, 35-42 Regarder, entendre, suivre, se retourner, chercher ...

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 12 Janvier 2018, 12:22pm

Catégories : #2012 Evangile pistes de réflexion

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 1,35-42.

En ce temps-là,
Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples.
Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit :
« Voici l’Agneau de Dieu. »
Les deux disciples entendirent ce qu’il disait,
et ils suivirent Jésus.
Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient,
et leur dit :
« Que cherchez-vous ? »
Ils lui répondirent :
« Rabbi – ce qui veut dire : Maître –,
où demeures-tu ? »
Il leur dit :
« Venez, et vous verrez. »
Ils allèrent donc,
ils virent où il demeurait,
et ils restèrent auprès de lui ce jour-là.
C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi).
André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples
qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus.
Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit :
« Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ.
André amena son frère à Jésus.
Jésus posa son regard sur lui et dit :
« Tu es Simon, fils de Jean ;
tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.

 
– Acclamons la Parole de Dieu.

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Regarder, entendre, suivre, se retourner, chercher, demeurer, venir, accompagner, rester, trouver, amener, appeler... cette liste de verbes résume bien ce qui s’est joué à ce commencement d’histoire, histoire dont nous faisons partie par la Foi nous aussi. Verbes qui disent aussi comment nous pouvons nous situer dans notre propre présent. Ce qui s’est échangé à l’époque peut se vivre encore aujourd’hui. Les relations multiples entre Jean-Baptiste, Jésus, André, l’autre disciple et Pierre forment l’enveloppe qui contient et conduit nos propres échanges. Reprenons les trois paroles prononcées par Jean-Baptiste et André... une progression se dessine.
« Voici l’Agneau de Dieu » La parole d’une personne qui s’engage, en déclarant le sens de ce qu’elle voit surgir, apparaître, elle y risque la relation qu’elle a avec les autres, ses disciples, ses proches pour les mettre en mouvement vers cette réalité qu’elle déclare désirable pour elle et pour les autres. C’est l’attitude de Jean le Baptiste, qui parle à partir de toute sa vie accumulée d’attente du Messie. C’est l’attitude que les parents ont souvent envers leurs enfants, en les encourageant à aller vers ce qui les mènera vers plus de vie. C’est l’attitude de celui qui propose la foi aussi... A chaque fois nous sommes appelés à parler à partir de notre engagement réalisé que nous rejouons dans cette prise de parole. Certains la reconnaissent et se mettent en mouvement.
« Rabbi où demeures-tu ? » Une question qui ouvre à un dialogue, à une rencontre, à un possible, elle signe le risque que prend la personne pour son futur en s’ouvrant au devenir. La personne accepte de s’orienter durablement vers la rencontre d’un autre. C’est l’attitude des personnes qui vont devenir disciples de Jésus. C’est la question que s’adressent mutuellement des personnes qui désirent vivre ensemble, proches. C’est la question de celui qui se risque dans la foi et veut s’agréger à un groupe de chrétiens.... A chaque fois nous sommes appelés à parler à partir de notre capacité d’engagement futur.
« Nous avons trouvé le Messie » Une parole qui constate à plusieurs personnes, qui reconnaissent ce qui a été vécu, qui l’assimilent dans chacune de leurs propres existences de manière consciente. Quelque chose d’autre se construit à partir de ce qui a été reçu. C’est la parole d’André (avec l’autre disciple) qui l’autorise à proposer une transmission à son frère. C’est la parole qui conforte ceux qui se risquent dans la nouveauté, la parole conjugale qui conforte les parents dans leur travail éducatif vis-à-vis de leurs enfants. C’est la parole de la proclamation de la foi dans les communautés chrétiennes. C’est la Parole de notre vrai repos. La parole qui peut accompagner notre vie, qui conforte nos engagements....
Voilà donc le carré parcouru :
1) déclaration par un autre (un « Tu » me parle) 2) reconnaissance de la déclaration (« Je » me risque)
3) proposition d’interaction avec l'autre 4) constat de l’engagement et de son fruit d’union (« nous » avançons ensemble, nous proposons, Je « & » Tu, pour un nouveau départ...)

Aujourd’hui, nous recommençons un cycle pour approfondir chacun des points de ce carré.

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite

Merci Yoan pour les photos

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