Des chrétiens confrontés à l’injustice...
... le Christ se révèle être au centre de tout pour eux...
Dietrich Bonhoeffer
Je continue d’apprendre que c’est en vivant pleinement la vie terrestre qu’on parvient à croire. Quand on a renoncé complètement à devenir quelqu’un – un saint, ou un pécheur converti, ou un homme d’Église (ce qu’on appelle une figure de prêtre), un juste ou un injuste, un malade ou un bien portant – afin de vivre dans la multitude des tâches, des questions, des vides insuccès, des expériences et des perplexités – et c’est ce que j’appelle vivre dans le monde –, alors on se met pleinement entre les mains de Dieu, on prend au sérieux non ses propres souffrances, mais celles de Dieu dans le monde, on veille le Christ à Gethsémani ; telle est, je pense, la foi, la métanoïa ; c’est ainsi qu’on devient un homme, un chrétien.
Le Seigneur des non-religieux (les Éditions franciscaines) http://theology1.tripod.com/readings/Rigali.htm
Théologien protestant allemand, Dietrich Bonhoeffer (1906-1945) s’engagea, dès la prise du pouvoir par Hitler, dans le combat de l’Église confessante face au « christianisme positif » de l’idéologie nazie. Il fut pendu par les nazis en 1945, laissant une œuvre (dont le Prix de la grâce ou Résistance et Soumission) qui est le témoignage d’un chrétien engagé dans un monde abandonné de Dieu.
Rupert Mayeur
Avant d’être incarcéré à Landsberg, il fait inscrire au procès-verbal devant la police : « Je déclare que au cas où je serais libéré, je continuerai de prêcher malgré l’interdiction de prendre la parole qui m’a été donnée, tant dans les églises de Munich que dans toutes celles de la Bavière et ce, pour des questions de principe. » On pense à la formule de saint Paul : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » A l’occasion d’une amnistie générale, il est libéré, mais on le tient à l’œil. Arrêté de nouveau, il écrit : « Lorsque la porte de la prison se referma et que je fus seul dans ma cellule, où j’avais déjà passé tant d’heures, les larmes me vinrent aux yeux, mais c’étaient des larmes de joie, la joie d’être interné à cause de ma profession, et livré à un avenir plein d’incertitudes. » « Le Christ, centre de notre vie. Il n’existe pas de solution intermédiaire. »
Pater Rupert Mayer - Gedenktag 1. November - Allerheiligenhttp://kathspace.com/community/love_shalom/photo/view/pater-rupert-mayer-gedenktag-1-november-allerheiligen/
Rupert Mayeur naît à Stuttgart en 1876. Entré dans la Compagnie de Jésus en 1900, il est envoyé à Munich où s’exercera pratiquement tout son apostolat, ce qui lui vaudra le titre d’ “apôtre de Munich”. D’emblée, il est frappé par la détresse des pauvres et des sans-abri. Pour eux il éveille et mobilise les consciences. Soucieux avant tout du bien de la famille, il est cofondateur de la Congrégation des Sœurs de la Sainte-Famille vouée à l’éducation des filles pauvres. Aumônier militaire pendant la Grande Guerre, son héroïsme lui vaut des distinctions militaires. Blessé, il est amputé de la jambe gauche. Après la guerre, dès 1923, il s’oppose résolument et sans mâcher ses mots à la montée du nazisme. Menacé de mort, il est finalement arrêté par deux fois et conduit en camp de concentration. Réduit à la dernière extrémité, on n’ose cependant tuer ce boiteux légendaire. On le relâche, mais il est contraint au silence dans un monastère jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale. Il meurt peu après le retour de la paix, le 1er novembre 1945. « Aujourd’hui aussi il s’agit de donner à Dieu ce qui est à Dieu. Seulement alors sera donné à l’homme ce qui est à l’homme. »
Père Jean-Luc