3e dimanche de Pâques, année C
L’orient de notre chair la louange !
Quel est donc notre orient véritable ? Maintenant que le Seigneur a traversé ce qui nous rendait prisonniers et incapables de vivre : la mort… Alors au-delà de ce qui se présente comme une porte, quel chemin… Vers où allons-nous au bout de notre foi ? La réponse que donne Jean est précieuse. Notre orient véritable est celui de la louange, de la louange à plusieurs, du chant de louange. Chacun de nous d’une manière ou d’une autre nous faisons l’expérience du chant. Le chant se trouve aussi bien sortir de mes poumons que celui des autres chanteurs… Ce qui sort de moi du plus intime est aussi porté, vivifié par l’autre, les autres. Nous faisons là l’expérience de notre singularité et de notre mise ensemble. C’est à l’image de cette louange universelle.

La louange n’a qu’un seul motif principal, celui de rendre gloire à Dieu et à son Fils pour l’acte posé, celui du don de lui-même aux jours de sa Passion. C’est là que la mort perd son pouvoir, dans le don parfait de lui-même, il rompt l’enfermement qui pesait, qui pèse sur toute chair, il libérer toute l’humanité, la création. Dès lors nous ne pouvons, nous les bénéficiaires, que nous en réjouir, nous en délecter, nous y offrir nous-mêmes…
Cette louange universelle elle a un commencement, l’expression qu’a pu en donner les quatre vivants, les évangélistes qui se sont attachés de manière singulière mais ouverte aux trois autres d’en exprimer le mystère de telle manière que nous puissions en percevoir toute la richesse, toute l’ouverture profonde et incessante…
Voilà le terme où nous allons, chacun et tous. Que la perception de cet orient, de son commencement aide chacun de nous a avancé sur son propre chemin, avec la conscience renouvelée que le progrès de chacun est une aide véritable au devenir de tous. Que le Seigneur nous fasse la grâce, de croire, de comprendre, de vivre cette ouverture à tous, pour que se façonne dans les aléas de l’histoire son Corps Eternel de Louange ! Amen !
Apocalypse 5, 11-14 Moi, Jean, dans ma vision, j'ai entendu la voix d'une multitude d'anges qui entouraient le Trône, les Vivants et les Anciens : ils étaient des millions, des centaines de millions. Ils criaient à pleine voix : « Lui, l'Agneau immolé, il est digne de recevoir puissance et richesse, sagesse et force, honneur, gloire et bénédiction. » Et j'entendis l'acclamation de toutes les créatures au ciel, sur terre, sous terre et sur mer ; tous les êtres qui s'y trouvent proclamaient : « À celui qui siège sur le Trône, et à l'Agneau, bénédiction, honneur, gloire et domination pour les siècles des siècles. » Et les quatre Vivants disaient : « Amen ! » et les Anciens se prosternèrent pour adorer.
père Jean-Luc Fabre